Les nouveaux actes sont assez bien accueillis à Baie-Comeau

30 juin 2015
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Baie-Comeau – Depuis le 20 juin, les pharmaciens peuvent réaliser sept nouveaux actes auprès de leur clientèle. Malgré certaines appréhensions, ces nouvelles responsabilités sont bien reçues par les pharmaciens propriétaires de Baie-Comeau.

Roxanne Simard

Dans le but d’améliorer l’accès aux soins de santé et désengorger les urgences, les pharmaciens pourront maintenant réaliser certaines activités auparavant réservées uniquement aux médecins.

Selon Benoît Paradis, pharmacien propriétaire chez Brunet à Baie-Comeau, ces nouvelles responsabilités permettront à plusieurs personnes d’obtenir certains soins dans un délai raisonnable et sans nécessairement avoir à consulter un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée dans l’immédiat. Toutefois, il tient à préciser qu’il ne s’agit aucunement d’un substitut aux urgences.

«C'est assurément un avancement pour la profession et un atout majeur pour la population. Attention cependant, car il ne s'agit pas ici d'un bar ouvert! Ces activités sont très encadrées et plusieurs limitations ou conditions particulières peuvent empêcher le pharmacien de répondre positivement aux demandes de la clientèle», explique M. Paradis.

Même son de cloche du côté de la pharmacie Dany Belzile, affilié au Groupe Jean Coutu. «C’est un travail valorisant et qui peut apporter beaucoup aux clients. Toutefois, j’ai bien peur que certaines personnes aient mal compris et pensent que l’on peut remplacer le médecin. Il faut absolument savoir que ces actes sont spécifiques et que nous avons plusieurs restrictions», ajoute Dany Belzile, pharmacien propriétaire.

Plus de temps

Une autre inquiétude face à ces nouvelles responsabilités est le temps que devra prendre le professionnel pour analyser les dossiers et procéder à ces actes. Le pharmacien Dany Belzile envisage même de demander une prise de rendez-vous pour réaliser ces tâches. «Nous allons devoir regarder comment on va fonctionner. Chez nous on a un important volume de clients donc on va devoir responsabiliser les gens à prévoir leurs renouvellements et peut-être aussi à prendre rendez-vous», note-t-il.  

Quant à la pharmacie Brunet, les trois pharmaciens propriétaires comptent aussi se donner le temps de s'ajuster à ce nouveau roulement. «Il y aura, bien sûr, beaucoup de temps à investir en plus du travail que nous effectuions déjà. Mais tout cela est pour le bien-être de la population et j'espère qu'elle répondra positivement à tous ces changements», précise Benoît Paradis.

Nouveaux actes

Parmi les sept actes nouvellement adoptés, notons la prescription de certains médicaments lorsqu’aucun diagnostic n’est requis ainsi que lors d’un diagnostic connu et récent, par exemple pour une infection urinaire, de l'herpès labial ou une conjonctivite. Ces actes incluent aussi l’ajustement ou le prolongement de certaines ordonnances, la substitution d’un médicament en cas de rupture d’approvisionnement, ainsi que la prescription et l'interprétation d'analyses de laboratoire.

Notons toutefois que même si les sept actes peuvent être réalisés par le pharmacien, les négociations concernant la rémunération de trois actes n’ont pas encore été réglées avec le gouvernement. «Ce qui me déçoit, c’est que la loi soit entrée en vigueur alors que les négociations ne sont pas terminées», ajoute M. Belzile.

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