Fondateur du journal Le Nordic, Florian Chassé n’est plus

11 août 2015
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Baie-Comeau ­– Un pionnier de la presse écrite régionale vient de perdre son combat contre la maladie. Florian Chassé, fondateur de la circulaire Sport en page et de son successeur, le journal Le Nordic, s’est éteint le 31 juillet dans un hôpital de Québec. Il avait 75 ans.

Charlotte Paquet

 

M. Chassé a fait office de précurseur à l’époque des premiers balbutiements des hebdomadaires sur la Côte-Nord. Le sang de l’entrepreneuriat coulant dans ses veines, le fils d’Alma Chassé, du magasin Chez Alma de la rue Puyjalon à l’époque, se lance en affaires en 1964. Le Sport en page voit le jour. En 1967, il le ferme pour mettre au monde Le Nordic. Le jeune éditeur voit grand pour la Côte-Nord et étend ses ramifications jusqu’à Port-Cartier et à Sept-Îles au début des années 70.

Après dix ans à travailler comme un forcené pour le succès de ses publications, Florian Chassé vend ses publications à Henri Vaillancourt et à son fils Claude, déjà propriétaires de l’hebdo Le Réveil et d’une imprimerie au Saguenay, et quitte sa terre natale pour Québec. Comme on peut le lire dans l’Histoire de la presse hebdomadaire au Québec, région Côte-Nord-Charlevoix et Saguenay-Lac-Saint-Jean,  il déménage pour éviter à ses enfants d’être pensionnaires comme il l’a été pendant ses études supérieures.

Les Vaillancourt ne garderont pas longtemps la propriété exclusive du Nordic. Rapidement, ils s’associent à Québecor. À la fin des années 70, le groupe de presse devient le seul propriétaire du journal.

Des témoignages

Paul Brisson, fondateur du Plein Jour sur le Saguenay, du Plein Jour de Charlevoix et du Plein Jour sur la Manicouagan, a bien connu Florian Chassé, «Flo» comme plusieurs personnes l’appelaient.  Il se souvient de lui comme d’un fin renard en affaires. «C’était tout un vendeur. Il n’y avait rien à son épreuve. Il n’avait pas froid aux yeux», dit-il.

Avec Sport en page, Florian Chassé a pratiquement lancé la distribution des encarts publicitaires en région. À l’extérieur des grands centres, les encarts étaient quasi inexistants. «Je pense que Florian Chassé a été le père de la distribution gratuite au Québec. À l’époque, tous les hebdos étaient vendus», raconte encore M. Brisson. À son départ de Baie-Comeau, le disparu était aussi propriétaire de l’entreprise Publicité Cascades.

Jean-Paul Fouquet a travaillé pour Florian Chassé et Le Nordic au début des années 70. Pendant environ trois ans, il a fait partie de l’équipe comme photographe et vendeur. Il se rappelle de son patron d’alors comme d’un bon vivant qui aimait s’amuser. Les «partys» étaient fréquents.

Un grand sportif

Florian Chassé laisse aussi à plusieurs le souvenir d’un bon sportif, notamment au hockey et au football. Gérard Imbeault l’a bien connu. «Moi, j’arrivais de l’armée et j’ai joué au hockey avec Florian. On jouait dans la ligue senior Baie-Comeau contre Sept-Îles», mentionne-t-il, faisant notamment référence aux années 64 et 65.

«Il arrivait toujours en retard, car il était toujours pris avec le journal. Il fallait qu’il fasse la livraison de son journal. Il avait un petit Volks et c’était toujours plein de journaux à l’intérieur. C’était un bon joueur», poursuit M. Imbeault, qui ne manque pas d’ajouter que l’homme était un véritable boute-en-train.

Les funérailles de M. Chassé ont eu lieu le 9 août, à Québec. Il laisse dans le deuil sa conjointe Ann Lamontagne, ses enfants et petits-enfants ainsi que plusieurs parents et amis.

Photo:  Florian Chassé s’est éteint à l’âge de 75 ans, le 31 juillet, dans un hôpital de Québec. Il était reconnu comme un bon vivant. (crédit: Dominic Lamontagne)