Crise forestière: Québec et les industriels de la forêt s’entendent enfin

1 septembre 2015
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Baie-Comeau – La crise est réglée dans l’industrie forestière de la Côte-Nord. Le gouvernement du Québec et les industriels ont conclu, en milieu d’après-midi lundi, une entente qui tient compte des particularités de la région et annonce la reprise des opérations en forêt, suspendues depuis le 19 juin.

Charlotte Paquet

Cette entente survient après plus d’un an de pourparlers afin que Québec reconnaisse la situation très particulière de la région pour fixer le coût de sa fibre, notamment l’infestation de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE), l’éloignement des parterres de coupe et les nombreux lacs et montagnes du territoire. Sans la reconnaissance de ces spécificités, Produits forestiers Résolu (PFR), Boisaco et Rémabec considéraient impossible de rentabiliser leurs opérations.

La récente visite en forêt du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, et son collègue de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, pour observer l’état de la fibre ravagée par la TBE sur le territoire aura finalement été un élément important pour dénouer l’impasse qui perdurait depuis des mois.

L’entente prévoit une série de 23 mesures qui s’appliqueront aux opérations ainsi qu’aux chapitres du soutien technique et du soutien financier. Elles permettront de compenser les dommages causés par la TBE et s’appliqueront pendant cinq ans, «soit pour la durée de l’épidémie de TBE», indique le communiqué gouvernemental.

En raison de l’impact de la TBE et des difficultés financières en découlant, les papetières de Baie-Comeau et de Clermont seront aussi admissibles à un tarif d’hydroélectricité réglementé pour les entreprises en difficulté.

Avenir et repositionnement

Les parties conviennent aussi de travailler pour assurer l’avenir de l’industrie forestière nord-côtière. Comme l’a déclaré le président de PFR, Richard Garneau, lors de la conférence de presse tenue à Québec, des efforts importants seront consentis dans le repositionnement des activités. «On sait que la demande papier journal continue de diminuer,  mais il faut la faire durer le plus longtemps possible, puis on va regarder d’autres possibilités de repositionnement», a-t-il indiqué.

L’entente permet de sauver l’industrie forestière de la Côte-Nord et les 1 700 emplois directs qu’elle représente. «Tout le monde est très heureux et satisfait de la conclusion de l’entente. C’est un souffle positif pour les Nord-Côtiers», a souligné le directeur des relations publiques de PFR, Karl Blackburn, tout en annonçant une reprise des opérations forestières dans les prochains jours. Les avis de licenciement collectifs ont évidemment été levés.

Stabilité

«C’est un grand soulagement», a lancé pour sa part le maire de Baie-Comeau et président du comité de relance de la filière forestière, Claude Martel, dans les minutes suivant la fin de la conférence de presse. Il dit avoir assisté avec une grande joie à la signature de l’entente, tout comme la mairesse de Forestville, Micheline Anctil, la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, et le représentant du syndicat Unifor, Martin Dugas.

Selon M. Martel, l’entente assure une stabilité pour les quatre à cinq prochaines années. Il se réjouit du souci exprimé par M. Garneau d’entamer une réflexion visant la conversion des activités pour un usage différent de la ressource.

Photo : On aperçoit le grand patron de Produits forestiers Résolu, Richard Garneau, au micro lors de la conférence de presse de lundi après-midi. Les ministres Laurent Lessard, Pierre Arcand et Jacques Daoust sont tout près de lui.

 

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