De nouveaux éléments militent en faveur d’un pont sur le Saguenay

8 septembre 2015
Temps de lecture :

Baie-Comeau – La Société du pont sur le Saguenay se remet activement au travail après quelques années consacrées à l’analyse des multiples études réalisées depuis 1970. De nouveaux éléments lui permettent plus que jamais d’espérer la réalisation de ce projet si cher aux Nord-Côtiers.

Charlotte Paquet

Si la Norvège a été capable de construire à un coût de 258 M$ un pont aux caractéristiques similaires à l’ouvrage nécessaire pour enjamber l’embouchure de la rivière Saguenay dans sa partie la plus étroite, la Société du pont ne voit pas pourquoi il en coûterait 911 M$ (en dollars de 2014), comme l’a évalué le consortium SNC Lavalin-Génivar dans son étude rendue publique en 2009.

De plus, avec toutes les révélations faites lors des travaux de la Commission Charbonneau, la Société du pont considère être en droit de se demander si elle n’a pas été victime de gonflement de prix ou d’un mauvais esprit. «Avec la structure présentée en 2009, on s’est retrouvé avec un monstre, un pont pharaonique», a lancé son vice-président, Pierre Breton, la semaine dernière, en compagnie de la présidente de l’organisme régional, Micheline Anctil.

Le travail de moine des dernières années et l’étroite collaboration d’un architecte retraité passionné des ponts et très au fait du dossier du pont sur le Saguenay, Pierre Brisset, permettent aussi à M. Breton de croire aujourd’hui que des études passées ont été faussées en raison de données erronées. La nouvelle division consacrée aux infrastructures à la Caisse de dépôt et placement du Québec et la revitalisation du Plan Nord comptent parmi les nouveaux éléments positifs dans le dossier.

M. Breton est aussi d’avis que les cinq prochaines années seront déterminantes pour la décision de construire le pont. Il rappelle que si l’ouvrage est achevé pour 2025, les nouveaux traversiers attendus l’an prochain à la traverse de Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine pourraient être redirigés vers la traverse de Sorel, où les traversiers actuels arriveront alors en fin de vie.  «Une fenêtre d’opportunité s’ouvre donc pour construire le pont de Tadoussac dans les cinq prochaines années et il ne faut pas la manquer», insiste-t-il en précisant que d’ici 2020, la Société des traversiers du Québec aura à prendre une décision pour le remplacement des deux traversiers de Sorel.

En attendant le pont

La Société du pont reste plus que jamais d’avis que le pont sur le Saguenay est la meilleure solution sur le plan économique et sur l’aspect de la fluidité de la circulation. En attendant sa construction, elle réclame auprès du ministère des Transports la réalisation d’une étude sur les impacts de l’arrivée des deux traversiers d’une plus grande capacité sur la sécurité routière. Elle craint les mégapelotons de véhicules sur des dizaines de kilomètres de part et d’autre de la rivière Saguenay. Le fameux syndrome de la traverse, clairement documenté par le coroner Arnaud Samson voilà plusieurs années, risque ainsi de s’aggraver.

Photo : Un pont aux caractéristiques similaires à celles d'un éventuel pont pour enjamber la rivière Saguenay a été construit en Norvège au coût de 258 M $.

 

Partager cet article