Les épaves de la Côte-Nord livrent de nouveaux secrets

15 septembre 2015
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Baie-Comeau – Des épaves observées entre Pointe-aux-Anglais et Longue-Rive viennent de livrer quelques-uns de leurs secrets aux membres du comité d’archéologie subaquatique.

Charlotte Paquet

Du 21 août au 8 septembre, deux chercheurs-archéologues de l’Université de Montréal, Vincent Delmas et Mathieu Mercier Gingras, ont réalisé un projet de documentation d’épaves historiques avec la collaboration d’Archéo-Mamu Côte-Nord et des plongeurs du Groupe de préservation des vestiges subaquatiques de la Manicouagan (GPVSM).

Se lançant dans l’aventure à partir de données déjà colligées Napoléon Martin, aujourd’hui disparu, dans le cadre des travaux du GPVSM, et d’une liste d’interventions prioritaires établie par l’homme, le comité a ciblé 16 épaves pour son projet 2015, soit huit de Baie-Comeau à Longue-Rive et huit de Pointe-des-Monts à Pointe-aux-Anglais. Des interventions ont pu être réalisées sur 13 d’entre elles. Le mauvais temps a empêché les travaux sur deux autres et une dernière n’a finalement pas pu être localisée.

Le groupe s’est concentré sur des épaves datant des années 1690 à 1940. Ses travaux ont permis de constater l’état des lieux, de localiser certaines épaves et, en fin de compte, d’améliorer les connaissances en matière d’architecture navale à travers les époques.

Les travaux d’analyse de toutes les nouvelles informations obtenues restent à faire. Ils pourraient déboucher sur certaines découvertes. «Ils permettront aussi de savoir si les données historiques correspondent aux données archéologiques», explique M. Delmas.

Le Sainte-Anne

L’épave du Sainte-Anne, située à une distance de 300 à 500 mètres du littoral du secteur de Pointe-Paradis à Pointe-Lebel, est celle à laquelle les membres du groupe ont consacré le plus de temps. Une journée d’observation pour le public a été tenue, en plus de trois jours d’intervention pour élaborer des plans et de prendre des photographies, entre autres choses. M. Delmas se dit impressionné par le bon état de conservation de l’épave, datant de 1704, et de ses dimensions.

Parmi les autres épaves documentées pendant le projet, il y a aussi celle de Pessamit, très imposante et située à près d’un kilomètre du rivage. Il pourrait s’agir des restes du Magnolia. «La communauté savait qu’il y avait une épave, mais, moi, j’ai peut-être découvert son nom», poursuit le chargé de projet. Une journée d’activité publique y a été tenue.

Les membres du groupe ont également amélioré les connaissances sur l’épave du Signi à Pointe-des-Monts, un navire en métal, signe de l’évolution dans le monde de l’architecture navale, note M. Delmas.

 

Photo  : Le nom de l’épave de Pessamit pourrait avoir été découvert. On aperçoit le plongeur de Baie-Comeau, Jean-Paul LeGuilcher.

 

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