Hydro-Québec construira une 6e ligne à 735 kV dans le corridor Manic-Québec

Par Charlotte Paquet 31 mai 2016
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Baie-Comeau – Hydro-Québec veut construire une sixième ligne à 735 kV dans le corridor Manic-Québec d’ici 2022 afin de redonner à son réseau une capacité de transport adéquate et assurer sa fiabilité. Le dossier n’en est qu’à l’étape des études d’avant-projet, mais il est d’ores et déjà assuré que les coûts oscilleront entre 600 et 650 M$.

La baisse de la consommation d’électricité sur la Côte-Nord depuis 2011, liée principalement au secteur industriel, est l’une des raisons qui obligent la société d’État à construire la nouvelle ligne Micoua-Saguenay afin d’augmenter la quantité d’énergie acheminée à partir de la région vers les grands centres de consommation que sont Québec, Trois-Rivières et Montréal.

La fermeture de deux centrales thermiques et d’une centrale nucléaire dans le sud du Québec est également venue modifier la situation au cours des dernières années, a confié Martine Lapierre, conseillère – relations avec le milieu, lors d’une présentation du projet.

La nouvelle ligne de transport haute tension qui couvrira une distance d’environ 250 km, viendra s’ajouter aux cinq autres du corridor Manic-Québec qui ont été mises en service entre 1965 et 1973 dans la foulée du développement hydroélectrique de la Côte-Nord.

Une ligne relie déjà le poste Micoua au poste du Saguenay. Tout sera fait pour que la future infrastructure soit érigée le plus près possible de celle-ci. Le poste Micoua sera modifié, mais sans nécessiter son agrandissement, contrairement au poste du Saguenay.

Études d’avant-projet

Hydro-Québec vient de lancer l’étape des études d’avant-projet. Elles permettront notamment de consulter le public. À ce  jour, une quinzaine de rencontres ont permis de transmettre de l’information générale sur le projet.

Le tracé à retenir n’est pas encore déterminé. Il faudra attendre à l’hiver 2017 pour être situé là-dessus. La zone à l’étude couvre une longueur de 255 km et une largeur de 15 à 20 km sur le territoire de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les MRC de Manicouagan et de la Haute-Côte-Nord et la MRC du Fjord-du-Saguenay sont concernées, en plus des trois communautés autochtones de Pessamit, d’Essipit et de Mashteuiatsh.

Parallèlement à cela, les démarches nécessaires à l’élaboration de l’étude d’impact sur l’environnement seront réalisées. D’ailleurs, le travail est déjà commencé. Le dépôt au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement doit se faire en 2018 selon le calendrier du projet.

Dès l’obtention des autorisations gouvernementales, prévues en 2018-2019, les travaux de construction commenceront. La mise en service devrait se faire en 2022.

Retombées économiques

Selon Mme Lapierre, les retombées économiques régionales d’un tel projet représentent généralement 15 % de son coût. Dans le cas de ce projet-ci, elles frôleront donc les 100 M$. Elles iront de l’obtention de contrats par les entreprises régionales à la mise en place de bureaux de chantier, à l’hébergement des travailleurs et à l’embauche de main-d’œuvre locale.

Pour favoriser les retombées chez nous, Hydro-Québec mise notamment sur la tenue d’un salon de la sous-traitance ou encore une clause incitative pour l’embauche de nouveaux diplômés.

La construction d’une ligne de transport nécessite cependant le recours à des entrepreneurs très spécialisés. Il y en a quatre au Québec et aucun sur la Côte-Nord ou au Saguenay-Lac-Saint-Jean. « C’est différent de la construction d’une centrale. Ce n’est pas du tout le même monde qui peut y travailler », précise la conseillère.

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