Quinze mois de prison pour le camionneur Michel Chrétien

Par Charlotte Paquet 16 novembre 2016
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Michel Chrétien a pris le chemin du centre de détention, jeudi matin, après avoir reçu une sentence d’emprisonnement de 15 mois.

Michel Chrétien a pris le chemin du centre de détention, jeudi matin, après avoir reçu une sentence d’emprisonnement de 15 mois.

Baie-Comeau – Le camionneur Michel Chrétien s’est effondré, jeudi matin, au palais de justice de Baie-Comeau, lors du prononcé de sa sentence pour conduite dangereuse ayant causé la mort d’un autre camionneur, en juillet 2010, sur la route 389. Il écopé une peine d’emprisonnement de 15 mois, en plus d’une interdiction de conduire de 36 mois et d’une probation de même durée.

Rappelons que le juge Richard Côté, de la Cour du Québec, a déclaré l’accusé coupable, en juillet, à la suite d’un procès de quatre jours tenu en mars. Dans sa décision sur sentence, il a en quelque sorte coupé la poire en deux entre la suggestion de la défense et celle de la poursuite.

En effet, l’avocat de Chrétien, Me Hugo Blanchette, de Québec, avait suggéré 90 jours d’emprisonnement et 240 heures de travaux communautaires. Du côté de la poursuite, Me Alex Turcotte proposait plutôt trois ans d’emprisonnement et d’une interdiction de conduire d’une durée de cinq ans.

Avant de rendre sa sentence, le juge Côté a tenu à préciser que le long délai qui s’est écoulé entre la première comparution de Michel Chrétien en janvier 2011 et le prononcé de la sentence en novembre 2016 s’explique en grande partie par des délais réclamés par l’accusé lui-même et non par la lenteur du système judiciaire.

Rapport présentenciel

Le magistrat a révélé les grandes lignes du rapport présentenciel qui lui a été soumis, en soulignant notamment que Michel Chrétien a toujours réfuté le verdict de culpabilité prononcé à son endroit, en plus de considérer la poursuite judiciaire comme injuste. « Il se sent honteux et jugé par la population. Il est très touché par la mort de la victime », a-t-il cependant ajouté pendant que Chrétien sanglotait. Le juge a aussi précisé que l’homme fait l’objet d’un suivi du Centre de prévention du suicide.

Si quelques infractions passées pour excès de vitesse et omission de respecter un arrêt obligatoire ont été retenues par le tribunal comme risque de récidive, les remords, les regrets et l’empathie démontrés par le camionneur sont considérés comme des circonstances atténuantes, tout comme le fait qu’il ait toujours travaillé et soit un actif pour la société.

« Quinze mois d’incarcération est une peine appropriée », a souligné le juge Côté, avant d’ajouter l’interdiction de conduire de 36 mois et une probation d’une même durée. Il a aussi exigé que Michel Chrétien suive les conseils de son agent de probation en lien avec certains suivis pour régler ses difficultés personnelles.

Rappel des faits

Selon la preuve établie au procès, le camionneur de 49 ans roulait en direction de Fermont avec un chargement de sel dans sa benne lorsqu’il a négocié une courbe à une vitesse excessive au moment même où la victime, Steve Harrisson, de Matane, arrivait en sens inverse avec son chargement de bois en longueur. L’impact a été inévitable.

La preuve soumise a démontré que Michel Chrétien ne se souciait pas de la vitesse à laquelle il roulait, et notamment de la limite permise dans cette courbe. De plus, son chargement excédait légèrement le poids réglementaire.

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