Femmessor change pour mieux aider les entrepreneures

Par Charlotte Paquet 25 novembre 2016
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Jacinthe Harrisson, directrice du bureau régional, a accueilli avec grand plaisir la présidente et chef de la direction de Femmessor Québec, Nathaly Riverin.

Jacinthe Harrisson, directrice du bureau régional, a accueilli avec grand plaisir la présidente et chef de la direction de Femmessor Québec, Nathaly Riverin.

Baie-Comeau – En 1995, un petit groupe de femmes de Baie-Comeau amassait 50 000 $ et créait le Fonds d’investissement pour l’entrepreurship au féminin (FIEF) de la Côte-Nord, une première au Québec. Vingt-et-un ans plus tard, et après quelques phases de développement, Femmessor Québec soutient les femmes entrepreneures dans 17 régions du Québec et gère un fonds de 19 M$.

« Ç’a été créé sur la Côte-Nord et 20 ans plus tard, c’est 30 emplois (pour l’opération) qui couvrent tout le Québec et, cette année, dans toutes les régions, 15 000 femmes ont été rejointes lors de 170 activités. Notre plan, c’est de doubler le nombre d’ici cinq ans », a souligné Nathaly Riverin, à Baie-Comeau, la semaine dernière.

Présidente et chef de la direction de Femmessor Québec depuis la fusion de tous les organismes régionaux Femmessor, il y a un an, Mme Riverin s’est arrêtée chez nous dans le cadre d’une tournée de mobilisation. Devant une quarantaine d’entrepreneures et de partenaires de Femmessor, elle a élaboré sur le nouveau modèle d’affaires ainsi que le nouveau fonds de 19 M$ et son impact pour la région de la Côte-Nord.

« On a fusionné, mais on veut rester connecté sur la Côte-Nord », a mentionné celle qui a dirigé la création de l’École d’entrepreneurship de Beauce en 2007.

Principaux changements

Le regroupement en une seule et même entité permet des économies d’opération annuelles de 250 000 $. L’année 2016 a été consacrée principalement à développer des nouvelles façons de faire pour travailler ensemble. En septembre dernier, un nouveau fonds de 19 M$ dédié aux projets de démarrage, de croissance ou de relève d’entreprise a été annoncé à la suite d’un partenariat de Femmessor Québec (3 M$), du Fondaction de la CSN (8 M$) et d’Investissement Québec (8 M$).

Les règles ont été assouplies. Ainsi, le financement maximal consenti à un projet passe de 35 000 $ à 150 000 $. Les conditions d’admissibilité, elles, permettent dorénavant de verser des prêts à des femmes détenant 25 % de l’actionnariat, et non plus 51 % comme avant. Ce changement permettra d’aider deux fois plus de femmes. « Dorénavant, 35 % des entreprises détenues et gérées en tout ou en partie par des femmes pourront se qualifier comparativement à 16 % dans le passé », a insisté Mme Riverin.

Du côté du bureau régional de Femmessor, on jubile. « Je pense qu’on va toucher pas mal plus de femmes sur la Côte-Nord. Avec Femmessor Québec, on a fait un grand pas », a lancé avec entrain sa directrice, Jacinthe Harrisson. Actuellement, 16 dossiers sont actifs dans la région et ils représentent tout de même une centaine d’emplois.

À ne pas sous-estimer

Même si elles créent parfois quelques emplois à peine, les entreprises lancées par des femmes ne doivent pas être sous-estimées pour autant, martèle Mme Harrisson, qui déplore l’attitude de certaines personnes à leur égard. D’ailleurs, renchérit le numéro un de Femmessor Québec, « même petites, ces entreprises ajoutent des services et des commerces de proximité ».

Aux femmes qui mijotent une idée d’affaires, mais qui n’osent pas faire le saut par crainte d’échec, la directrice régionale les encourage à passer voir l’équipe en place, question de partager leur projet et vérifier ensemble s’il est réalisable.

Fait à noter, Nathaly Riverin revient d’une conférence canadienne des femmes entrepreneures, tenue à Toronto. Le gouvernement fédéral réfléchit à une stratégie nationale dans le domaine et le modèle développé au Québec avec Femmessor a été vu comme une référence en la matière.

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