Canalta abandonne son projet d’hôtel

Par Charlotte Paquet 8 Décembre 2016
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En décembre 2015, Canalta avait procédé au déboisement de son terrain.

En décembre 2015, Canalta avait procédé au déboisement de son terrain.

Baie-Comeau – Les rumeurs qui couraient depuis plusieurs mois se confirment : le Groupe Canalta fait volte-face avec son projet de construire un hôtel de 80 chambres au cout de 10 M$ à Baie-Comeau. Il tente maintenant de trouver preneur pour le terrain qu’il a acquis à l’été 2015 au cout de 600 000 $.

La chaine hôtelière, qui possède une quarantaine d’établissements dans l’ouest du pays, abandonne l’idée de développer l’est du Canada à partir de Baie-Comeau. Les couts de construction sont trop élevés par rapport à ses standards, notamment des planchers de béton. Elle refuse d’allonger 2,5 M$ de plus, car cela viendrait compromettre la rentabilité de son projet.

C’est du moins l’explication fournie par le directeur du développement et des relations avec le milieu à la Société d’expansion de Baie-Comeau, Paul Joncas, qui a transigé avec Canalta pour la vente du terrain. M. Joncas assure qu’il ne s’agit pas d’une question de faiblesse de marché. Du côté de la chaine, c’est le mutisme total depuis plusieurs mois, malgré de nombreuses tentatives du journal Le Manic pour obtenir un son de cloche.

Plusieurs discussions ont eu lieu entre le vendeur et l’acheteur au cours de l’automne. Canalta, qui aurait investi jusqu’à 1 M$ dans le projet jusqu’à maintenant, a demandé à la Société d’expansion de reprendre le terrain, situé au carrefour du boulevard Pierre-Ouellet et des rues Clément-Lavoie et du Labrador, et de lui rembourser le montant de 600 000 $. L’organisme a refusé, en exigeant le respect de la clause de l’acte de vente qui oblige un début de construction au plus tard deux ans après la signature, soit en juin 2017.

Au cours des dernières semaines, le propriétaire est revenu à la charge pour réclamer cette fois-ci le droit de vendre son terrain sans obligation de construction. Il a essuyé un autre refus.

Une entente

La Société d’expansion et le Groupe Canalta sont finalement parvenus à s’entendre le 29 novembre. La première accepte de faire preuve de flexibilité quant à la date pour le début d’une construction. En effet, le Code civil du Québec lui alloue jusqu’à cinq ans pour appliquer les clauses de l’acte de vente.

En contrepartie, le propriétaire poursuit ses démarches pour vendre son terrain et assurer la réalisation d’un projet. « On veut qu’il y ait un projet et que quelque chose se construise sur le terrain. Dans le fond, on collabore avec ceux qui nous ont acheté un terrain pour s’assurer que ça ne reste pas un terrain vague », précise M. Joncas.

La Société d’expansion souhaite qu’un établissement d’hébergement y soit érigé pour respecter le zonage du secteur, qui inclut également le domaine de la restauration. Canalta a approché deux ou trois chaines hôtelières, dont les caractéristiques de construction sont différentes des siennes.

M. Joncas rappelle que la vogue est aux constructions à partir de modules de bois fabriqués en usine et assemblés sur place. Le dernier hôtel qui a vu le jour à Sept-Îles aurait été construit de cette façon. Cette méthode a l’avantage de réduire la facture.

Fait à noter, le terrain appartenant à Canalta, qui a été déboisé en décembre 2015, génère des revenus de taxes d’environ 18 000 $ à la Ville de Baie-Comeau. Il est à prévoir qu’une pancarte À vendre y sera bientôt installée.

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