Le marché du travail continue de reculer sur la Côte-Nord

Par Charlotte Paquet 16 Décembre 2016
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Baie-Comeau – Même si le marché du travail a progressé dans la plupart des MRC du Québec en 2015, il a reculé dans quatre MRC sur six de la Côte-Nord, révèle les plus récentes données publiées par l’Institut de la statistique du Québec, lundi, à l’intérieur de son Bulletin Flash, Évolution du marché du travail dans les MRC. La situation est même considérée inquiétante dans la Manicouagan

 

Sur les 104 municipalités régionales de comté (MRC) du Québec, le nombre de travailleurs de 25 à 64 ans s’est accru dans 81 d’entre elles comparativement à 2014. La situation est particulièrement réjouissante dans les régions en périphérie de Montréal et à forte croissance démographique.

La Côte-Nord, elle, n’a absolument rien pour se réjouir. Des 10 MRC du Québec qui affichent la plus forte baisse du nombre de travailleurs, quatre font partie de la région. Il s’agit des MRC de Caniapiscau (-2,6 %), de Sept-Rivières (-2,4 %), de Minganie (-1,9 %) et de Manicouagan (-1,2 %).

L’ISQ va même jusqu’à considérer la situation critique dans la Manicouagan. « Entre 2004 et 2005, le nombre de travailleurs dans cette MRC n’a cessé de décroitre, passant de 14 013 à 12 045, ce qui représente un recul de 14 % en 11 ans », peut-on lire dans le récent bulletin.

En sérieuses difficultés

Selon la chargée de projet de l’ISQ, Marie-Hélène Provençal, plusieurs MRC nord-côtières « sont en sérieuses difficultés. » Elle rappelle d’ailleurs la situation particulière de celle de Caniapiscau. Même si le nombre de travailleurs y chute pour une quatrième année consécutive et que la cadence du déclin tend à s’accélérer, cette MRC affiche encore le taux de travailleurs le plus élevé au Québec, soit 85,9 %.

Si ce taux demeure exceptionnel, c’est que la population en âge de travailler décroit. En d’autres mots, les gens quittent la MRC de Caniapiscau pour se trouver du travail ailleurs. Fait à noter, il n’y a pas que le taux de travailleur qui demeure exceptionnel. Le revenu d’emploi médian reste aussi le plus élevé des MRC du Québec.

Fait à noter, la Côte-Nord n’est pas la seule à en arracher. Plusieurs MRC en régions éloignées y goutent aussi. Au Bas-Saint-Laurent, le déclin du marché du travail touche trois MRC (des Basques, de La Mitis et de La Matane). Du côté de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, deux MRC (La Côte-de-Gaspé et La Haute-Gaspésie) voient aussi leur nombre de travailleurs régresser.

 

Recentrer les priorités

Marie-Hélène Provençal considère que la publication de données comme celles que vient de diffuser l’ISQ peut permettre d’allumer des alarmes. « Quand des données font ressortir ces réalités-là, ça aide peut-être à recentrer des priorités », assure-t-elle.

 

La chargée de projet affirme n’avoir aucun doute que le monde politique prend connaissance de ces résultats, qui démontrent clairement l’état de situation des régions éloignées par rapport à celui des grands centres urbains.

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