Sœur Yvonne de la Mirande s’éteint à 90 ans

Par Charlotte Paquet 1 février 2017
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Sœur Yvonne de la Mirande s’est éteinte le 23 janvier. Elle avait 90 ans.

Sœur Yvonne de la Mirande s’est éteinte le 23 janvier. Elle avait 90 ans.

Baie-Comeau – Sœur Yvonne de la Mirande n’est plus. La fondatrice de Point de rencontre à Baie-Comeau et de la Résidence Saint-Joseph à Pointe-aux-Outardes s’est éteinte à Montréal le 23 janvier. Elle avait 90 ans.

La religieuse de la congrégation des Hospitalières de Saint-Joseph a beau avoir quitté la Manicouagan depuis de très nombreuses années pour rejoindre la maison mère de sa communauté à Montréal, son énorme contribution demeure bien vivante dans le domaine de l’accueil et de la thérapie pour les hommes souffrant de dépendance, que ce soit à l’alcoolisme, aux drogues ou autres.

Le moine Joseph (Joscelyn) Vaillancourt, curé de la paroisse La Nativité-de-Jésus et des paroisses de l’est de la Manicouagan, a connu la religieuse dès son adolescence puisque sa mère était à l’emploi de la résidence des Hospitalières de Saint-Joseph sur la rue Pie-XII. Répondant à son appel, il avait effectué des travaux de construction dans un bâtiment de la rue Mance à Baie-Comeau où la religieuse a accueilli ses premiers résidents avant de lancer le projet de construction de Point de rencontre, rue de L’Hôpital.

Il se souvient de la disparue avec la masse dans les mains. « Elle défaisait et refaisait des murs. Elle travaillait comme un homme. Sœur Yvonne a été une bâtisseuse à tous les points de vue », raconte-t-il avec une note de tristesse dans la voix.

« Tranquillement, des sœurs sont venues la rejoindre. Point de rencontre, ce n’est pas rien à Baie-Comeau. C’est une grande œuvre », ajoute celui qui insiste sur le fait que plusieurs personnes ont été aimées et sauvées grâce à la religieuse et à ses œuvres.

Résidence Saint-Joseph

Au fait du peu de ressources à la disposition des résidents une fois leur thérapie à Point de rencontre terminée, sœur de la Mirande avait aussi fondé la Résidence Saint-Joseph du secteur Les Buissons, à Pointe-aux-Outardes.

Il s’agissait en quelque sorte d’une maison de deuxième étape pour le rétablissement. C’est d’ailleurs là que la religieuse a résidé quelque temps avant de quitter la Côte-Nord. Aujourd’hui, la vocation de l’organisme a changé un peu, mais il demeure un lieu d’accueil.

« C’est une femme extraordinaire qui a beaucoup été malade à la fin de sa vie. Elle a toujours gardé un intérêt pour tout ce qui se passait sur la Côte-Nord », affirme le moine.

Du côté de la maison Point de rencontre, la directrice Thérèse Martel affirme que les bases de la thérapie initiée à l’époque par sœur de la Mirande et son bras droit, sœur Claire Gaudreault, ont traversé le temps et sont toujours appliquées aujourd’hui avec la clientèle.

« On va dans le même sens et avec la même mission que les sœurs avaient développés », précise la directrice qui, d’ailleurs, a visité la fondatrice de Point de rencontre à l’hôpital il y a environ deux mois.

Fait à noter, l’édifice de la rue de L’Hôpital à Baie-Comeau appartient toujours à la communauté des Hospitalières de Saint-Joseph.

Rappel historique

Sœur Yvonne de la Mirande a foulé pour la première fois le sol de la Côte-Nord en 1954 afin d’exercer sa profession d’infirmière au tout nouvel Hôtel-Dieu de Hauterive (devenu l’Hôpital Le Royer), dont la construction est alors sur le point de se terminer. Jusqu’en 1972, elle y travaillera comme infirmière, mais aussi responsable du bureau d’admission, archiviste médicale, analyste en laboratoire, responsable des rayons X et finalement, directrice de l’établissement.

Une fois ce pan de sa vie derrière elle, sœur de la Mirande se lance dans un tout nouveau domaine, l’aide aux suicidaires. C’est ainsi que nait S.O.S. Amitié, un service téléphonique anonyme pour les personnes suicidaires.

Avec S.O.S. Amitié, elle décèle un besoin non rempli à Baie-Comeau, soit l’absence d’une ressource d’hébergement pour les hommes toxicomanes et alcooliques.

L’appel entendu par la religieuse ne sera pas vain puisqu’il mènera à l’ouverture de Point de rencontre en 1975.

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