La fibromyalgie n’arrête pas les élans de Bianca
Baie-Comeau – Bianca Lajoie a 18 ans et le bonheur étampé sur le visage. Fonceuse, elle a toujours adoré se dépasser, malgré des années de douleurs physiques qui, jusqu’à tout récemment, étaient inexpliquées. Quand le diagnostic de fibromyalgie est tombé, fidèle à elle-même, elle a décidé de ne pas se laisser abattre, mais plutôt de s’en faire une alliée pour aller encore plus loin.
Après qu’un rhumatologue ait enfin mis un nom sur le mal qui la faisait souffrir, la jeune femme de Pointe-aux-Outardes n’a pas eu le choix : elle a mis fin à ses études en technique de radiodiagnostic en décembre après une session seulement. Sa force physique déficiente lui aurait nui dans la pratique de sa profession.
Le 30 janvier, Bianca publiait sur sa page Facebook un magnifique texte de son cru intitulé La maladie invisible. Elle l’a écrit, dit-elle en entrevue au Manic, pour que les gens sachent ce qu’est la fibromyalgie. Elle l’a fait aussi pour répondre à tous ceux qui la questionnaient sur ses raisons d’interrompre ses études. « J’avais un peu honte », confie-t-elle.
Ce petit bijou de texte, dans lequel elle compare sa maladie à une amie contre qui elle compétitionnera toute sa vie et contre laquelle elle a bien l’intention de gagner, a été partagé à 180 reprises à son total étonnement. « J’ai mis ça de même, car je voulais que les gens sachent ce qu’est ma maladie. Le lendemain, en me réveillant, quand j’ai vu tous les partages, j’ai été surprise », raconte-t-elle.
Son écrit est tout ce qu’il y a de plus positif. Pas de larmoiement. Pas de pitié. Elle dit avoir opté pour le positivisme puisque de toute façon, elle sait qu’elle est prise avec la fibromyalgie pour le reste de sa vie. « Je me suis dite que si je vois ça positif, ce sera mieux, car le positif amène le positif. »
Mal dans le corps
Depuis le début de son adolescence, Bianca a mal dans le corps. Des médecins, elle en a consulté plus souvent qu’autrement au cours des ans, mais sans succès. Personne ne pouvait mettre le doigt sur le bobo afin d’expliquer et d’atténuer ses douleurs. « Encore récemment, je suis allée à l’urgence, car mes symptômes s’aggravaient. On m’a revirée de bord. C’est décourageant, mais il faut que je m’y fasse », souligne-t-elle.
Au début, son mal, sous la forme de pincements, était plutôt concentré dans le bas du dos. L’an dernier, la douleur a fait du chemin et s’est propagée dans le haut du dos et dans les bras. « J’ai encore passé plein de tests, mais ils n’ont encore rien trouvé. Ils m’ont prescrit plein de pilules. Avec moi, c’est toujours essais-erreurs avec les médicaments », affirme la jeune femme.
En aout 2016, elle a réalisé un rêve en commençant sa formation en radiodiagnostic au cégep de Rimouski. Or, le 2 novembre, un rhumatologue confirmait le diagnostic de fibromyalgie, tout en lui précisant « jusqu’à preuve du contraire ». Les médicaments très puissants qu’elle prend ne viendront jamais à bout de la maladie.
La fibromyalgie, c’est très rare chez les jeunes de son âge. « Chaque fois que je vais à la pharmacie, on me dit : « Bien voyons, tu ne peux pas prendre ça à ton âge, c’est bien trop fort », note-t-elle.
Des études à poursuivre
Bianca aime l’école. Si elle a dû mettre de côté son domaine d’études, c’est avec une grande tristesse puisqu’elle en rêvait depuis trois ans. Le côté physique du travail avec les appareils et les patients, elle n’avait pas la force physique nécessaire pour y faire face.
Aujourd’hui, elle travaille dans un commerce de détail, mais retournera à l’école dès l’automne prochain en sciences humaines au cégep de Baie-Comeau. Elle compte ensuite poursuivre à l’université en psychoéducation. Comme elle l’explique, il lui faut un emploi où elle ne serait pas toujours debout ou encore pas toujours assise. « Comme on m’a dit, plus tu vas monter loin dans tes études et moins ça va être physique », précise-t-elle en conclusion.
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