Dave Deschênes plaide coupable de délit de fuite mortel

Par Charlotte Paquet 16 mars 2017
Temps de lecture :

Baie-Comeau – Deux ans et demi après le décès du jeune Samuel Arsenault au volant de sa moto sur le boulevard Manicouagan, Dave Deschênes a reconnu sa culpabilité à une accusation de délit de fuite mortel, lundi après-midi, au palais de justice de Baie-Comeau.

Le Baie-Comois a cependant été acquitté de conduite dangereuse ayant causé la mort, la poursuite n’ayant pas de preuve à offrir.

Le plaidoyer de culpabilité a été enregistré devant la juge Nathalie Aubry, de la Cour du Québec, chambre criminelle. Il fait suite, a-t-on appris, à des conférences de facilitation tenues entre Me Julie Goulet, représentant le Directeur des poursuites criminelles et pénales, de Rimouski, et Me Christian Maltais, avocat de l’accusé.

Les discussions ont permis de reproduire la trame de ce qui s’est passé lors de ce tragique début de nuit du 6 au 7 septembre 2014.

Présente en cour par le truchement de la visioconférence, Me Goulet a dressé le fil des événements ayant mené à la perte de contrôle fatidique du jeune motocycliste. Il a aussi été question du comportement de Dave Deschênes dans les heures suivant la tragédie.

Décédé sur le coup

Rappelons que Samuel Arsenault est décédé d’un traumatisme craniocérébral après que sa tête ait heurté un lampadaire lors d’une perte de contrôle de sa motocross. Il serait vraisemblablement mort sur le coup.

Dans les minutes précédant l’accident, des citoyens ont appelé le 911 pour se plaindre du bruit excessif provenant d’une motocross. L’enquête policière a aussi démontré que le jeune conducteur téméraire avait été aperçu à rouler sur une seule roue.

Selon le rappel des faits, harassé par le bruit, Dave Deschênes est sorti de chez lui pour aller avertir le jeune homme de se calmer. Il y aurait cependant eu collision accidentelle entre son véhicule et la motocross, mais comme il ne voyait rien de particulier dans son rétroviseur, il est reparti chez lui.

Peu de temps après, cette fois-ci au volant du véhicule appartenant à sa conjointe, il s’est rendu au quartier général de la Sûreté du Québec pour confirmer avoir des informations sur un accident qui venait de se produire. « Il vient d’avoir un accident avec une moto et je pense que je suis impliqué », a-t-il alors déclaré, entre autres choses.

Les avocats de la poursuite et de la défense ont reconnu la collaboration de l’accusé. Il a cependant été précisé qu’il s’était tout de même gardé de révéler certains pans de l’histoire. Par contre, sans sa contribution, il aurait été impossible de véritablement faire la lumière sur l’accident ayant couté la vie à Samuel Arsenault, a souligné la juge Aubry.

Un rapport présentenciel a été réclamé. Les représentations sur sentence sont fixées au vendredi 12 mai. Dave Deschênes risque l’emprisonnement à perpétuité.

« Déçus et amers »

Les familles de la victime et de l’accusé étaient présentes dans la salle d’audience lundi après-midi. Du côté des proches du jeune disparu, la déception était palpable après avoir écouté le fil des événements et avoir appris l’acquittement de Dave Deschênes de l’accusation de conduite dangereuse ayant causé la mort.

« Tout ce que nous pouvons dire, c’est que nous sommes extrêmement déçus et amers », a confié Nancy Imbeault, la mère de Samuel Arsenault.