Le député Ouellet réclame des services d’hémodialyse à Baie-Comeau
Le député Martin Ouellet était accompagné d’Hélène Brochu, du Centre d’action bénévole Le Nordest de Forestville, lorsqu’il a lancé son cri du cœur en faveur de l’implantation d’un centre satellite d’hémodiaylise à Baie-Comeau. Photo courtoisie
Baie-Comeau – Le député Martin Ouellet lance un cri du cœur au ministre Gaétan Barrette pour la mise en place d’un centre satellite d’hémodialyse à l’hôpital de Baie-Comeau, tel que promis par son prédécesseur en 2009.
Accompagné de la directrice générale du Centre d’action bénévole Le Nordest de Forestville, Hélène Brochu, le représentant du Parti québécois dans la circonscription de René-Lévesque a pressé le gouvernement libéral d’agir, en point de presse à Québec mardi. « On sait que le ministère a le moyen de le faire, ça manque juste de volonté », a-t-il martelé.
Selon Martin Ouellet, les deux seules MRC du Québec à être privées d’un service d’hémodialyse sont justement celles de son territoire, soit les MRC de Manicouagan et de la Haute-Côte-Nord. En 2009, l’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, avait pourtant promis l’implantation de services dans les deux hôpitaux régionaux de la Côte-Nord. Deux ans plus tard, celui de Sept-Îles était enfin desservi, mais à Baie-Comeau, on attend toujours.
« On se fait dire qu’on n’a pas la masse critique pour l’avoir », a indiqué le député. Il trouve cette prétention pour le moins aberrante, car bien des personnes atteintes d’insuffisance rénale font le choix de quitter la Côte-Nord pour se rapprocher du lieu de leurs traitements d’hémodialyse. Ils veulent améliorer leur qualité de vie en mettant fin aux innombrables heures passées sur la route à raison de trois fois par semaine.
Quatre-vingt-douze Nord-Côtiers souffrent d’insuffisance rénale. Quand ils ne sont pas traités à l’hôpital de Sept-Îles, qui affiche souvent complet, les malades de Manicouagan et de la Haute-Côte-Nord, déjà affaiblis par la maladie, doivent se rendre vers Rimouski, Chicoutimi ou même parfois à Québec pour leurs traitements hebdomadaires.
Quand on sait que le ministère de la Santé considère que la distance à parcourir pour obtenir des traitements d’hémodialyse ne doit pas dépasser une heure trente (trois heures aller-retour), la situation déplorable des patients de la circonscription de René-Lévesque est doublement aberrante, a insisté Martin Ouellet. « Vous avez compris que nos gens sont fatigués, sont essoufflés et méritent que le service des usagers soit à proximité », ajoute celui qui parle de véritables drames humains.
« Faute de soins »
Depuis 2015, le Centre d’action bénévole Le Nordest, qui offre des services de transport aux personnes devant subir des traitements à l’extérieur, tente de faire avancer le dossier des services d’hémodialyse en région, mais sans succès. Si aujourd’hui sa directrice générale livre bataille au côté du député, c’est à la mémoire d’une dame de Forestville, Lise Allicie, décédée l’automne dernier après un combat de plusieurs années.
« On a perdu Mme Allicie par faute de soins, par faute de possibilité de pouvoir recevoir ses traitements d’hémodialyse. (…) Moi, j’appelle ça exactement un manque de services », a martelé Hélène Brochu, qui dit agir pour toutes les personnes « actuelles et futures » qui souffrent d’insuffisance rénale.
Un bénévole du service de transport de l’organisme communautaire a pris la relève du conjoint de la défunte pendant plusieurs années. La directrice générale évalue que la dame accumulait 76 000 km par année uniquement pour se rendre à ses traitements à l’hôpital de Chicoutimi à raison de trois fois par semaine.
« M. le ministre, ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de cœur », a insisté le député Ouellet. Il considère que si la disparue a cessé de se battre, c’est qu’elle a refusé de faire le choix de s’exiler pour subir ses traitements et il dit souhaiter que sa population ne soit plus confrontée à pareil choix.
On se souviendra que Québec a annoncé le déploiement de services d’hémodialyse dans trois hôpitaux de la Gaspésie en mars.
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