Alcoa achève les travaux de réhabilitation de l’anse du Moulin

Par Charlotte Paquet 2 novembre 2017
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Jean-Pierre Barry est chef section Environnement chez Alcoa. On aperçoit derrière lui la berme et la cellule de confinement des sédiments contaminés, désormais recouverte de sable. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Les travaux de réhabilitation de l’anse du Moulin sont sur le point de se terminer. Pas moins de 54 000 mètres cubes de sédiments contaminés lors des opérations de l’aluminerie Alcoa à partir de 1957 jusqu’aux années 80 se trouvent maintenant emprisonnés dans une cellule de confinement. Une fois l’étape ultime du pavage franchie en 2018, tout danger pour l’environnement sera écarté à jamais.

C’est ce qu’a assuré Jean-Pierre Barry, chef section Environnement chez Alcoa à Baie-Comeau, lors d’une visite du site organisée pour les médias la semaine dernière. Comme il l’a si bien précisé aussi, l’objectif de la réhabilitation vise à poursuivre l’amélioration du bilan environnemental de l’aluminerie tout évitant de transférer le problème aux générations futures.

Même si les premières études de ce projet de 25 M$ remontent à 2006, les travaux nécessaires à la réhabilitation du secteur n’ont été lancés qu’en mai 2017. Ils se termineront incessament, mis à part une étape de pavage prévue en 2018.

Deux méthodes ont été utilisées pour la réhabilitation de l’anse du Moulin. Dans un cas, des sédiments contaminés couvrant une superficie de 12 000 mètres cubes, soit l’équivalent de deux terrains de football, ont été recouverts par 23 000 tonnes de pierre afin d’éviter qu’ils ne se déplacent.

Dans l’autre cas, comme les sédiments concernés se trouvaient dans le chenal menant au quai 1, toujours utilisé par Alcoa, du dragage a été nécessaire. Il s’est terminé le 6 octobre. Le matériel prélevé a été transporté dans une cellule de confinement retenue sur trois côtés par les quais 2 et 3, inutilisés depuis quelques années, et sur un quatrième, celui qui donne sur la mer, par une berme, soit une digue avec un cœur en sable. D’ici les prochains jours, toute la cellule aura été recouverte d’un mètre de sable propre.

Pendant l’hiver, le sable se compactera. Il faudra en ajouter une certaine quantité l’an prochain de façon à créer une nouvelle voie passante entre les quais 2 et 3, tronçon qui sera d’ailleurs asphalté, ce qui permettra de sceller complètement l’aire d’entreposage.

Contamination

À une époque où les lois environnementales se résumaient à très peu de choses, la contamination des fonds marins de l’anse du Moulin s’est surtout faite par des composés chimiques issus des procédés industriels entrant dans la production de l’aluminium à une certaine époque. Les sédiments se sont retrouvés contaminés par des biphényles polychlorés (BPC) et par des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Dans les années 80, explique Luc Bourassa, directeur des communications chez Alcoa, les sources de contamination ont été taries afin d’éviter d’aggraver le problème. Si rien n’a été fait pendant longtemps pour réhabiliter le secteur de l’anse du Moulin, c’est qu’à l’époque, le discours voulait que le dragage des sédiments risquait d’entrainer leur déplacement.

Grâce à l’évolution des technologies, les sédiments ont pu être récupérés en 2017 sans risques de dissémination.

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