Nébuleux contrat à l’ex-maire Lejeune – Citoyens et syndiqués manifestent à Baie-Trinité

Par Steeve Paradis 1 novembre 2017
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La porte-parole du groupe de manifestants, Diane Lebrasseur, estime que le village de Baie-Trinité a mauvaise réputation « à travers le Canada » en raison de ce qu’on pourrait appeler l’affaire Lejeune. Photos Le Manic

La porte-parole du groupe de manifestants, Diane Lebrasseur, estime que le village de Baie-Trinité a mauvaise réputation « à travers le Canada » en raison de ce qu’on pourrait appeler l’affaire Lejeune. Photos Le Manic

Baie-Trinité – Disant craindre que l’ex-maire Denis Lejeune reçoive un contrat de la municipalité, un peu moins d’une centaine de personnes ont manifesté sous une pluie incessante vendredi matin devant le bureau municipal de Baie-Trinité pour que cette entente n’ait pas lieu. Personne ne semble toutefois au courant de la valeur ou de la teneur de ce mystérieux contrat.

Les citoyens, appuyés d’environ 25 travailleurs du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) venus entre autres de Montréal et de Québec, ont fait beaucoup de bruit face au bureau. Plusieurs policiers se trouvaient sur place, mais ils n’ont pas eu à intervenir malgré quelques mots échangés de près entre manifestants et partisans de l’ex-maire.

L’une des organisatrices de la manifestation, Diane Lebrasseur, a assuré que l’événement n’avait aucun lien avec la campagne électorale. Le seul but, c’est de dénoncer le prétendu contrat qui serait accordé à M. Lejeune, qui a démissionné en aout, deux ans après avoir été reconnu coupable d’agression sexuelle sur une employée municipale.

Personne ne sait rien

« Ce serait inacceptable, aberrant », a clamé Mme Lebrasseur, qui reconnait au passage que « personne ne sait rien sur ce contrat ». Elle rappelle toutefois que le sous-ministre du ministère des Affaires municipales qui a écrit à la municipalité pour lui rappeler certains manquements, comme notamment ne pas avoir présenté son rapport financier 2016, a pris la peine de parler de cette rumeur de contrat.

Selon Mme Lebrasseur, les candidats de l’équipe de Victor D’Amours, qui a assuré l’intérim après la démission de Denis Lejeune, lui ont dit qu’il n’y avait pas de contrat. De toute évidence, elle ne les croit pas sur parole. « Et si ça revient sur la table, le contrat de M. Lejeune, il va y avoir d’autres manifestations. On ne le veut plus à la municipalité, même comme concierge. »

« Concernant M. Lejeune, il y a peut-être un lapsus de la part de M. D’Amours, mais je peux vous dire qu’il n’y aura pas de contrat à M. Lejeune et qu’il n’y en a pas eu », a indiqué Serge Lestage, seul candidat de l’équipe D’Amours présent à la manif lors du passage du Manic. M. Lestage n’était toutefois pas membre du dernier conseil municipal.

Même si l’équipe D’Amours est en partie identifiée à l’administration Lejeune, Serge Lestage estime qu’il faut voir devant. « Oui, l’autobus de Baie-Trinité a déraillé, mais il faut le remettre sur la track et repartir », a-t-il soumis.

Une page sombre

Le député de René-Lévesque, Martin Ouellet, était aussi sur place pour faire valoir qu’il était temps de clore l’ère Lejeune et « de passer rapidement à autre chose et tourner une page sombre de l’histoire » de Baie-Trinité en n’accordant pas ce nébuleux contrat.

« Je ne suis pas pour ou contre des candidats, je suis pour les citoyens qui sont venus dire que ce contrat est immoral et qu’il ne faut pas qu’il existe », a lancé le député, se défendant bien de s’immiscer ainsi dans la campagne municipale.

Outre des représentantes des groupes de femmes, le SCFP a tenu à démonter leur appui aux citoyens manifestants. « Vous avez raison de demander que le conseil municipal n’accorde pas de contrat au maire agresseur », a déclaré le président du SCFP-Québec, Denis Bolduc, sur place pour la manif. « Si les gens du conseil municipal ne comprennent pas, on se tournera du côté du ministre (des Affaires municipales) et on lui dira : Sors le loup de la bergerie ».

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