Le système Rolodune donne ses premiers résultats

Par Steeve Paradis 14 Décembre 2017
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Le système Rolodune, installé sur trois sites de Pointe-Lebel en juin dernier (photo), semble donner des résultats probants selon son concepteur, Laurie Gauthier. Photo Le Manic

Pointe-Lebel – « L’inventeur » du Rolodune, Laurie Gauthier, semblait comme un poisson dans l’eau jeudi, au centre communautaire Clément-Lavoie de Pointe-Lebel, en expliquant à un parterre d’élus, de fonctionnaires et de gens d’affaires son système de tuyaux qui permet le rechargement des plages en sable. Ce système expérimental semble s’avérer une solution fort intéressante contre l’érosion côtière.

Le ministre responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand, devait être présent pour confirmer une aide de plus de 250 000 $ pour l’implantation et le suivi scientifique du Rolodune, mais son avion n’a pas quitté Montréal. Il s’est adressé à l’auditoire par téléphone.

Le ministre a rappelé que les changements climatiques n’ont pas fini de bouleverser les écosystèmes et que l’érosion côtière « est un phénomène qui risque de couter beaucoup d’argent ». Il a souligné les efforts de M. Gauthier et ses partenaires dans le projet. « Y’a du génie québécois là-dedans », a-t-il ajouté.

L’architecte à la retraite a donc eu un peu plus de temps pour présenter son système et il l’a fait avec éloquence. Rolodune, dont l’idée lui est venue après avoir longtemps observé l’effet d’un simple billot sur une plage, est un système de tuyaux utilisés pour les ponceaux, percés à certains endroits sur le dessus et installés selon la forme de la rive à protéger.

Des sapins sont plantés entre l’eau et les tuyaux et le système « capte l’énergie des vagues de tempêtes », le sable s’accumulant devant et derrière les tuyaux, dans des conditions optimales.

Le concepteur a d’abord souligné que pour avoir droit à l’aide gouvernementale, le projet d’une durée de quatre ans devait remplir trois conditions : être fait à titre expérimental, être implanté sur trois sites avec des conditions différentes et avoir un suivi scientifique.

Installé en juin, les trois sites ont donc « parlé » depuis. Le site le plus à l’est avait ses tuyaux remplis de sable, avec une accumulation de sable et « un petit peu en avant » aux dires de M. Gauthier, qui donne à ce site une note de 7 sur 10.

Le second site, sur la Pointe-Paradis, est celui qui a le moins bien répondu. Les tuyaux « se sont faits brasser », ils ont bougé tout en renfonçant un peu dans le sable. Verdict? Cinq sur 10.

Quant au troisième site, le plus à l’ouest, « il a fait ça comme un grand garçon », a lancé Laurie Gauthier dans son langage coloré. « Il n’a pas bougé, les tuyaux sont remplis de sable et il a réagi exactement comme en pensait », a-t-il fait valoir en donnant une note parfaite de 10 à ce site.

Plusieurs élus, eux aussi à la tête de municipalités aux prises avec l’érosion, présente à peu près partout sur la Côte-Nord, se sont montrés très intéressés par l’expérience. En particulier en ce qui concerne le maire de Baie-Trinité, Marc Tremblay.

Plus de détails dans notre prochaine édition papier

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