Plus d’assurance-emploi dès la mi-février – André Desbiens témoigne de la réalité du travail saisonnier

Par Charlotte Paquet 27 Décembre 2017
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André Desbiens, qu’on aperçoit au côté de Line Sirois, coordonnatrice d’Action chômage Côte-Nord, recevra sa dernière prestation d’assurance-emploi à la mi-février. La période de trou noir commencera alors pour lui. Photo Le Manic

André Desbiens, qu’on aperçoit au côté de Line Sirois, coordonnatrice d’Action chômage Côte-Nord, recevra sa dernière prestation d’assurance-emploi à la mi-février. La période de trou noir commencera alors pour lui. Photo Le Manic

Baie-Comeau – « S’il vous plait, écoutez-nous, faites quelque chose », clame André Desbiens, une victime du trou noir, à l’intention du gouvernement fédéral à qui la Coalition Action Chômage réclame la mise en place de mesures urgentes pour éviter la catastrophe prévue pour plusieurs travailleurs saisonniers dans les prochains mois.

Dans un témoignage émotif livré pendant la conférence de presse du 20 décembre pour le lancement d’une pétition, M. Desbiens, âgé de 60 ans, a souligné bien connaitre le quotidien des travailleurs saisonniers puisqu’il en est un depuis près de 35 ans.

À l’emploi de la poissonnerie Laprise à Chute-aux-Outardes depuis 19 ans, après un passage de plusieurs années dans un club de golf, l’homme recevra sa dernière prestation d’assurance-emploi à la mi-février. Par la suite, pas le choix pour lui d’aller frapper à la porte de l’aide sociale puisqu’il n’aura plus aucun revenu jusqu’à son retour au travail plus tard au printemps.

« C’est rien que ça des jobs saisonnières qu’on a sur la Côte-Nord », déplore le chômeur. Dans les poissonneries, a-t-il dit, les employés travaillent dur « pour des salaires de crève-faim », qui varient souvent de 12 à 14 $ l’heure. « C’est du monde vaillant, capable de travailler et avec des jobs dures. J’espère que le gouvernement va nous entendre et va faire quelque chose. Câl…, ça n’a pas de bon sens », a-t-il ajouté.

M. Desbiens a insisté sur le fait que des mères de famille monoparentales aux prises avec la fameuse période du trou noir sont « obligées de compter les tranches de pain » par souci d’économie.

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