Action collective liée aux émanations de HAP – Des échantillons prélevés dans 51 résidences du quartier Saint-Georges

Par Charlotte Paquet 16 mai 2018
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De 1957 jusqu’à leur mise à niveau dans les années 80, les anciennes cuves Söderberg de l’aluminerie Alcoa laissaient échapper des émanations d’hydrocarbures aromatiques polycycliques. Photo archives Le Manic

De 1957 jusqu’à leur mise à niveau dans les années 80, les anciennes cuves Söderberg de l’aluminerie Alcoa laissaient échapper des émanations d’hydrocarbures aromatiques polycycliques. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Une firme spécialisée en hygiène industrielle s’apprête à amorcer une campagne d’échantillonnage de poussières à l’intérieur de 51 des 683 résidences du quartier Saint-Georges dans le cadre de l’action collective intentée par un regroupement de citoyens contre l’aluminerie Alcoa.

Onze ans après que le tribunal ait autorisé l’action collective liée aux conséquences des émanations d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) produites par l’aluminerie pendant près de trois décennies, le dossier franchit une nouvelle étape.

La firme MHV Services d’hygiène industrielle de Laval agit comme experte indépendante mandatée par le juge Carl Lachance, de la Cour supérieure. Elle se donne jusqu’à la fin du mois d’août pour effectuer, par une méthode de frottis, les prélèvements nécessaires qui permettront de déterminer l’éventuelle présence de HAP et leur concentration.

Comme le confirme Me Pierre Sylvestre, du cabinet Sylvestre, Fafard et Painchaud, qui représente le regroupement de citoyens, le protocole d’échantillonnage cible notamment les entretoits et les sous-sols des résidences. Les représentants de la firme passeront environ quatre heures dans chaque demeure inspectée. Aucune perforation de murs ne sera nécessaire, précise l’avocat.

Les échantillons seront analysés par un laboratoire indépendant et les résultats transmis au tribunal. Les données permettront d’obtenir un bon aperçu de la situation à l’intérieur des résidences, dont le nombre et l’emplacement géographique sont représentatifs de l’ensemble des 683 propriétés du quartier, toutes à risque potentiel de contamination.

Formulaire à remplir

Les propriétaires des résidences ciblées doivent préalablement accepter la visite d’inspection. S’ils refusent et que leur motif n’est pas jugé suffisamment sérieux, ils courent cependant le risque d’être exclus d’un recours en vue d’une réclamation potentielle liée à l’état des résidences, peut-on lire dans une lettre qui leur a été envoyée et dont Le Manic a obtenu copie.

Les citoyens doivent aussi répondre à un questionnaire à propos notamment du nombre de personnes habitant la résidence, du type de véhicules (essence, diesel ou électrique) qu’ils possèdent et à quand remonte le dernier grand ménage des armoires, du garde-manger, des garde-robes et des cadres de porte, entre autres.

On se souviendra qu’en 2002 et en 2003, Alcoa a réalisé une vaste opération de décontamination et de réhabilitation de 129 terrains du quartier contaminés aux HAP. C’est la direction de l’aluminerie qui avait révélé l’existence de cette contamination.

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