Réadaptation jeunesse – L’APTS dénonce la pénurie de personnel et la surpopulation de jeunes

Par Charlotte Paquet 25 mai 2018
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À Baie-Comeau, le pavillon Richelieu a connu une forte hausse de son taux d’occupation ces derniers mois. La même situation prévaut au centre de réadaptation jeunesse de Sept-Îles. Photo Le Manic

À Baie-Comeau, le pavillon Richelieu a connu une forte hausse de son taux d’occupation ces derniers mois. La même situation prévaut au centre de réadaptation jeunesse de Sept-Îles. Photo Le Manic

Baie-Comeau – L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) s’inquiète des conséquences de la pénurie de main-d’œuvre dans les centres de réadaptation jeunesse de la Côte-Nord, mais aussi de la surpopulation des jeunes qui y sont hébergés.

Le syndicat, qui représente les éducateurs qui œuvrent auprès des jeunes, va jusqu’à parler de conséquences dramatiques. « C’est au tour des jeunes en difficulté de subir les contrecoups de la piètre performance du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord en matière d’attraction et de rétention du personnel spécialisé », déplore Josée Fréchette, la représentante nationale de l’APTS.

La semaine dernière, le syndicat a profité de la séance du conseil d’administration du CISSS pour demander du renfort. Il a dit craindre que la pénurie de personnel « ne compromette les chances de réhabilitation des jeunes », en plus d’affecter la santé des éducateurs en poste.

Il y a aussi le problème de surpopulation qui inquiète. Mme Fréchette a expliqué qu’au pavillon Richelieu à Baie-Comeau, une unité a débordé à ce point que des locaux ont dû être convertis en chambre afin de pouvoir accueillir cinq jeunes de plus, soit 14 plutôt que 9. Or, selon elle, ces espaces ne sont pas adaptés puisqu’ils ne permettent pas aux jeunes de s’isoler dans leur chambre.

Malgré l’affluence, les deux employés en congé de maladie n’ont toujours pas été remplacés, dénonce aussi la porte-parole, en soulignant que les éducateurs sont ainsi incités à privilégier le retour des jeunes à la maison, même quand ce n’est pas indiqué dans leur cas.

Réaction du CISSS

Au CISSS, la directrice du programme jeunesse, Anne Tremblay, reconnaît que les taux d’occupation des deux centres de réadaptation de la région sont en forte hausse depuis les derniers mois, situation qui est d’ailleurs généralisée dans l’ensemble du Québec.

« Dans ce contexte, des salles de retrait doivent être utilisées pour héberger des jeunes », souligne Mme Tremblay, qui affirme que le CISSS est en contact avec le ministère de la Santé et des Services sociaux pour trouver des solutions aux problématiques.

Selon elle, des efforts sont faits pour maintenir les effectifs et ajouter des heures selon les besoins des unités, mais le recrutement de la main-d’œuvre demeure un défi.

Enfin, la directrice assure « qu’aucun jeune ne sera retourné à la maison si on croit que son développement ou sa sécurité peuvent être compromis. »