Deuxième vie à l’usine de Kruger : les ordinateurs chaufferont les serres et l’usine d’eau

Par Charlotte Paquet 29 mai 2018
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Outre les lignes à 25 kV et à 69 kV, il y aussi le corridor de lignes de transport à 735 kV d’Hydro-Québec qui passe non loin du bâtiment propriété de Jérémie Gagnon depuis février dernier. Photo Le Manic

Baie-Comeau – La seconde vie qui sera donnée à l’ancienne usine de Kruger à Ragueneau s’inscrit dans le cadre d’un projet intégrateur alliant la récupération de la chaleur générée par le minage de cryptomonnaie pour les besoins d’une usine d’eau embouteillée et des serres qui en font partie.

Ce concept de multiprojets a d’ailleurs été largement expliqué et défendu par Jérémie Gagnon et Jason Lagacé lors d’un récent souper en compagnie du ministre responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand. « On pense que c’est la force de notre projet, le fait qu’on soit intégré », précise M. Lagacé.

La chaleur dégagée par les dizaines de milliers de machines nécessaires au minage permettrait de chauffer en totalité le bâtiment propriété de Jérémie Gagnon. De plus, ses installations pour la production d’eau embouteillée seraient un avantage pour le projet de serres piloté par un autre entrepreneur.

Invité par la Chambre de commerce de Manicouagan en février, David Murray, à ce moment-là président de la division Distribution d’Hydro-Québec, mais promu récemment au poste de chef de l’exploitation et président de la division Production, avait alors clairement souligné que la société d’État favorisait le développement de projets alliant le minage de cryptomonnaie à d’autres activités.

« Nous, notre projet, c’est juste plus que la cryptomonnaie. On a de la cryptomonnaie, on a de l’eau embouteillée et on a des serres », martèle M. Gagnon, qui travaille à son projet d’eau de source depuis 11 ans.

Des millions d’investissements

« Il y a des dizaines de millions de dollars d’investissements qui attendent à cause d’eux (d’Hydro-Québec). On a des investisseurs qui sont prêts présentement et qui attendent. Il y a peut-être 200 emplois à portée de main », précise M. Lagacé. Il attend le feu vert de la société d’État à la demande de branchement de l’ancienne usine à une ligne de 69 kV afin de pouvoir se lancer dans le minage de cryptomonnaie à grande échelle.

« On ne lui demande même pas d’argent. On veut juste qu’il nous dise oui. On veut juste du courant et on va le payer notre courant », lance-t-il, dans un cri du cœur pour faire débloquer le projet créateur de richesses et d’emplois.

Concernant les emplois, une partie du personnel nécessaire sera formée sur place. « Il y a des emplois qui ne demandent pas nécessairement de grands diplômes. Notre domaine, ça ne s’apprend pas à l’école. C’est tout nouveau. Au final, c’est nous qui allons former notre monde », conclut le promoteur.

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