L’apparition de la berce du Caucase inquiète des citoyens

Par Charlotte Paquet 19 juillet 2018
Temps de lecture :

Mathieu Turcotte et André Kelly, deux voisins de la rue Damase-Potvin, observent la prolifération de la berce du Caucase dans leur secteur. Photo Le Manic

Baie-Comeau – La berce du Caucase apparaît dans le paysage baie-comois. Pour le moment, la présence de cette plante vivace envahissante et toxique semble se limiter à un secteur restreint de la municipalité, mais en l’espace d’un an, elle y a proliféré à une vitesse folle. Des citoyens s’inquiètent.

« Il y en a sur mon terrain. Je pense qu’on est quatre voisins à en avoir là où nos terrains se rejoignent », souligne Mathieu Turcotte, qui habite sur la rue Damase-Potvin, tout près de l’intersection avec la rue La Fontaine.

En 2017, M. Turcotte avait observé à peine un plant de berce de Caucase sur son gazon. Aujourd’hui, il en compte une quinzaine. Et ça, c’est sans compter les quelques dizaines d’autres qui se trouvent dans son arrière-cour, des plants qui font déjà quatre pieds de hauteur, selon lui.

Il veut se débarrasser de la dangereuse berce de Caucase qui envahit sa propriété. Son voisin, André Kelly, le souhaite aussi. Tous deux sont bien conscients des risques sérieux de brûlures lorsque la peau entre en contact avec la sève des tiges. Ils veulent de l’aide pour en venir à bout. Si en un an, la plante s’est autant multipliée, les deux citoyens craignent pour le futur. Ils croient qu’elle pourrait en venir à essaimer un peu partout sur le territoire municipal.

L’an dernier, le propriétaire d’une maison mobile (située derrière la propriété de M. Turcotte) de la rue La Fontaine a rapporté la présence de la plante à la Ville de Baie-Comeau, à qui appartiennent les terrains de maisons mobiles. Les gens de la Société des parcs sont intervenus pour couper les ombelles (les fleurs) afin de tenter de la contrôler et éviter sa prolifération.

Des démarches difficiles

« J’ai appelé à la Société des parcs pour savoir quoi faire. La Ville ne veut rien faire parce qu’elle dit que c’est un terrain privé. Comme je leur ai dit, vous nous dites que ce n’est pas de votre ressort, mais si je laisse ça fleurir, ça va se multiplier. Au lieu d’éradiquer le problème à la source, ils mettent ça entre nos mains », dénonce le citoyen.

Il rappelle que s’il s’attaque à couper les bulbes de graines ou les fleurs comme telles pour éviter la propagation de la plante, il faut que ses voisins fassent la même chose, sinon ça ne donne pas grand-chose. M. Turcotte s’est aussi fait dire par la Société des parcs que s’il entreprend d’arracher les plants un à un avec les bons équipements de protection pour éviter un contact entre sa peau et la sève, il lui faudra creuser sur quelques pouces dans la terre pour s’assurer d’extraire complètement la racine.

« J’ai aussi vérifié avec le ministère de l’Environnement et ils m’ont dit aussi qu’ils ne faisaient rien », ajoute-t-il. Selon lui, les gens du ministère l’ont simplement invité à remplir un formulaire et à fournir des photos afin qu’ils puissent lui confirmer qu’il s’agit bien de la berce du Caucase et non de la berce laineuse, une espèce qui lui ressemble à s’y méprendre, mais qui est non toxique et non envahissante. Or, cette confirmation-là, il dit l’avoir déjà.

Mais une fois les restes des plants déposés dans des sacs de plastique, le citoyen a reçu la consigne de ne pas les déposer dans le bac à ordures. afin d’éviter la prolifération de la berce du Caucase au site d’enfouissement sanitaire.

« Qu’est-ce que je fais, moi, avec après ça », lance-t-il, en notant que les citoyens devraient pouvoir aller déposer les restes dans un conteneur réservé à cet effet.

La Société des parcs lui a proposé l’option de tout brûler dans une tub. Elle-même laisse les sacs solidement fermés, et remplis de fleurs, de tiges et de feuilles de la plante, sécher au soleil et à la chaleur avant d’en disposer autrement.

Du côté de la Ville, le coordonnateur aux communications, Mathieu Pineault, confirme que dans le cas d’un signalement sur un terrain privé, il est de la responsabilité du propriétaire d’éliminer la dangereuse et envahissante plante.

« Nous avons préidentifié l’espèce pour le propriétaire et nous avons donné des conseils pour s’en débarrasser de façon sécuritaire », confirme-t-il.

Les interventions de la Ville sont différentes dans le cas des terrains de maison mobile, qui sont sa propriété, et des terrains publics.

En savoir plus sur la berce du Caucase

  • La berce du Caucase est une plante exotique envahissante et toxique, qui présente un risque pour la santé et pour l’environnement.
  • Le contact de la peau avec la sève, combiné avec l’exposition à la lumière, cause des lésions similaires à des brûlures.
  • Puisqu’elle s’étend rapidement dans un milieu, la plante nuit à la croissance des autres plantes qui y poussent déjà.
  • Elle est observée au Québec depuis 1990. Jusqu’à tout récemment, 12 régions étaient ciblées, mais pas la Côte-Nord.
  • La plante adulte peut mesurer de 2 à 5 mètres de hauteur, mais de 30 cm à 1 mètre après avoir été tondue ou fauchée.
  • Ses feuilles peuvent atteindre 1,5 mètre de largeur et 3 mètres de longueur. Ses fleurs sont blanches.
  • Sa tige très robuste et creuse fait de 4 à 10 cm de diamètre. Elle est recouverte de poils blancs rudes et présente de nombreuses taches de couleur rouge framboise à violet.

(source : Québec.ca)