Une première expérience très concluante – La Ferme Manicouagan apprécie ses travailleurs mexicains

Par Charlotte Paquet 4 octobre 2018
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On aperçoit Joel Almando et Abel Ortiz en compagnie de Laurent et Donald Bérubé, de l’épouse de ce dernier, Françoise Marquis, et de leur relève, Julie et Luc Bérubé. Photos Le Manic

On aperçoit Joel Almando et Abel Ortiz en compagnie de Laurent et Donald Bérubé, de l’épouse de ce dernier, Françoise Marquis, et de leur relève, Julie et Luc Bérubé. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Le monde agricole de la Manicouagan est sorti des sentiers battus en 2018 avec l’embauche de ses deux premiers travailleurs mexicains. À la Ferme Manicouagan à Pointe-Lebel, les patrons n’ont que de bons mots pour leurs protégés.

« C’est numéro un. C’est absolument positif, ils sont efficaces et disponibles. Ils sont ici pour travailler », lance Julie Bérubé, qui, avec son frère Luc, fait partie de la relève de l’exploitation agricole propriété de son père Donald et de son oncle Laurent.

La Ferme Manicouagan embauche des travailleurs depuis 2014. Jusqu’à cette année, l’expérience a été plutôt pénible. Le recrutement d’une main-d’œuvre fiable est tout un défi. « C’est du travail saisonnier et c’est plus difficile de trouver du personnel. Aussi, quand ils commencent avec nous, on les forme et c’est difficile de les garder, même pendant la saison », explique Mme Bérubé, qui reconnaît que le travail sur une ferme est ardu.

Des étudiants ont été embauchés ces dernières années, mais ils étaient souvent encore en classe en mai et juin alors que le travail sur la ferme était déjà bien commencé. « Les étudiants, je les perds trop tôt, je les perds à la mi-août », ajoute la porte-parole.

Là pour travailler

Quand ils sont embauchés sur une ferme au Québec, les Mexicains n’ont qu’un désir : travailler le plus d’heures possible, histoire de faire le plus d’argent possible. Pas question pour eux de demander une semaine de vacances en plein mois de juillet ou encore une longue fin de semaine pour partir à la pêche, comme pourraient le faire d’autres travailleurs.

Joel Almado et Abel Ortiz, domiciliés dans le nord du Mexique, ne sont pas différents de leurs compatriotes. Ils travaillent six jours sur sept à la Ferme Manicouagan. Ils seraient même prêts à être en poste dans les champs sept jours sur sept, mais leurs supérieurs immédiats, Donald Bérubé et son épouse, Françoise Marquis, insistent pour qu’ils aient une journée de congé par semaine.

Et s’ils doivent écourter une journée de travail en raison du mauvais temps ou encore assister à un match du Drakkar un samedi après-midi (comme c’est arrivé le 22 septembre), ils tiennent à reprendre les heures perdues, même si leur journée de congé écope. « Ils veulent faire leurs 60 heures absolument », précise Donald Bérubé, visiblement très satisfait du rendement de cette main-d’œuvre de qualité.

Les deux jeunes hommes ont de l’expérience en agriculture. Ils en sont à leur première expérience au Québec, mais ont déjà travaillé du côté de la Colombie-Britannique. « Tu n’as pas besoin de leur montrer, ils savent déjà. Ils savent comment s’y prendre pour que ça aille plus vite. Ils nous donnent même des trucs. On apprend d’eux », se réjouit Julie Bérubé.

Essentiel pour grandir

La Ferme Manicouagan se spécialise dans la production de camerises et d’autres petits fruits depuis ses tout débuts. Il y a deux ans, elle a ajouté le maïs, puis l’an dernier, la citrouille.

Cette année, l’entreprise cultive une variété impressionnante de légumes, au grand bonheur des clients avides d’une nourriture de proximité. Sans la contribution de deux travailleurs mexicains, cette expansion aurait été impossible, insiste Donald Bérubé. « Si on n’avait pas de Mexicains, on n’aurait pas de légumes et on n’aurait pas de projet », assure le producteur.

L’an prochain, la Ferme Manicouagan espère pouvoir compter à nouveau sur Joel et Abel, mais aussi recruter un ou deux travailleurs mexicains de plus. Ailleurs sur la Côte-Nord, deux entreprises agricoles de Gallix, qui sont la propriété du père et de sa fille, embauchent de la main-d’œuvre mexicaine depuis quelques années déjà et elles ne s’en passeraient plus, assure l’agricultrice Josée Picard.

Le recrutement des travailleurs mexicains se fait par l’entremise de la firme Ferme Québec. Les employeurs intéressés doivent répondre à de nombreux critères, notamment au chapitre du logement, du transport et de leur capacité à répondre aux autres besoins des travailleurs étrangers.

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