À 23 ans, il prend la relève de sa mère – Jimmy Talbot acquiert le Centre de convalescence Pie XII

Par Charlotte Paquet 1 novembre 2018
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Jimmy Talbot a acquis le Centre de convalescence Pie XII en juillet 2018. Photos Le Manic

Jimmy Talbot a acquis le Centre de convalescence Pie XII en juillet 2018. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Un entrepreneur de 23 ans vient d’acquérir le Centre de convalescence Pie XII. Jimmy Talbot se lance en affaires dans un domaine qui peut surprendre vu son jeune âge, mais lorsque l’on sait qu’il est le fils de l’ancienne propriétaire, on peut dire que la pomme ne tombe finalement pas loin du pommier.

Cette expression imagée sied on ne peut mieux à l’histoire de Jimmy Talbot, dont la mère, Diane Forbes, a tenu les rênes de la ressource intermédiaire pendant 17 ans, en compagnie de son père, Harold Talbot. Car, bien qu’il ait conservé son nom d’origine de 1999, le Centre de convalescence Pie XII a changé de vocation dès 2002 afin de devenir un milieu de vie pour les personnes âgées en perte d’autonomie.

Le nouveau propriétaire a le volant bien en main depuis juillet. La semaine dernière, le transfert familial de l’entreprise a été célébré en grande pompe en compagnie de personnes qui ont eu, d’une certaine façon, leur mot à dire, notamment des représentants du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord ainsi que des partenaires professionnels et financiers. Des employées de la résidence étaient également sur place.

La cérémonie a été empreinte d’un geste symbolique quand Mme Forbes a officiellement remis à son fils, non pas la clé du centre de convalescence, mais un document sur lequel est écrit sa mission et ses valeurs, notamment le respect et l’humanité. Elle a alors insisté sur le fait que les 100 premières journées de son successeur comme gestionnaire étaient passées et qu’il avait relevé le défi avec brio. « Félicitations mon garçon », s’est-elle exclamée.

Visage connu

Bien qu’il soit nouvellement propriétaire, Jimmy Talbot n’est pas un inconnu des résidents du centre de convalescence et de leurs familles. Dans les faits, il fréquente les lieux depuis son tout jeune âge.

« À 4-5 ans, j’allais trouver ma mère pour souper. À 12-14 ans, je passais la tondeuse et faisais l’entretien du bâtiment sous la supervision de mon père. À 16-17 ans, j’ai commencé à être plus dans l’intimité des personnes. Je pense que ç’a bien été, car la transition était préparée d’avance », explique l’infirmier auxiliaire de profession qui, ces dernières années, a obtenu des responsabilités sans cesse grandissantes.

« J’ai commencé à travailler là et c’est là que la passion est née. Je trouvais ça trop important de conserver ça familial en raison de tous les efforts que mes parents ont faits », souligne celui qui possède aussi une formation en comptabilité, en plus de poursuivre un programme d’études en gestion des ressources humaines afin d’être à la hauteur comme entrepreneur.

Comme le dira l’animatrice de la cérémonie et mentor du jeune entrepreneur depuis deux ans, Danielle Minguy, l’ex-directrice générale de La Vallée des Roseaux, « il a baigné dedans, mais même s’il est tombé dans la potion, il a dû beaucoup nager pour y arriver ». Elle n’a pas manqué de souligner que son protégé avait dû prouver au CISSS qu’il avait les qualités essentielles pour gérer une ressource intermédiaire.

Investissement de taille

La transaction conclue en juillet dépasse le demi-million de dollars, confie le jeune propriétaire. « Il y a eu une partie en héritage que j’ai eu de grands-parents. Je travaille à temps plein depuis quelques années. J’ai eu l’aide de mes parents », énumère-t-il, tout en soulignant aussi la confiance manifestée par la Caisse populaire Desjardins de Hauterive et la SADC de Manicouagan en son projet d’acquisition.

Ancienne résidence des religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, qui s’y étaient établies dans la foulée de la fermeture de leur couvent sur la même rue, devenu l’Oasis des Pionniers, le Centre de convalescence Pie XII offre 11 places pour des personnes âgées en perte d’autonomie. Huit personnes y travaillent, pour la plupart comme préposées aux bénéficiaires. Les soins infirmiers sont dispensés par des infirmières du CLSC.

Questionné quant à la stabilité de la main-d’œuvre en ces temps de pénurie, Jimmy Talbot répond, avec le sourire aux lèvres, que la majorité des membres du personnel sont en poste depuis plus de cinq ans.

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