L’esthétique, un autre domaine qui en arrache

Par Charlotte Paquet 16 janvier 2019
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Propriétaire du Salon d’esthétique Liane, Sylvie Ratté croit que la solution à la pénurie de main-d’œuvre dans son domaine passe par le retour d’un programme de formation à Baie-Comeau. Photo France Lafontaine

Propriétaire du Salon d’esthétique Liane, Sylvie Ratté croit que la solution à la pénurie de main-d’œuvre dans son domaine passe par le retour d’un programme de formation à Baie-Comeau. Photo France Lafontaine

Baie-Comeau – Il n’y a pas que la formation en coiffure qui connaît des difficultés de recrutement de clientèle étudiante sur la Côte-Nord. Il y a aussi celle en esthétique, un domaine d’ailleurs en pénurie de main-d’œuvre.

« Ces deux programmes-là sont en difficulté de recrutement auprès de la clientèle », admet Paul Gagnon, directeur du Centre de formation professionnelle (CFP) de Sept-Îles, l’unique endroit de la Côte-Nord qui forme des esthéticiennes. Il offre aussi le programme en coiffure.

Il y a cinq ans, M. Gagnon a rencontré les deux équipes enseignantes afin de proposer le passage à l’enseignement individualisé pour favoriser le recrutement.

« En esthétique, l’enseignante responsable a embarqué. Le recrutement demeure difficile. Je roule dans la dizaine ou la douzaine (d’étudiantes). Ça rentre, ça sort », indique-t-il, en soulignant que l’enseignement individualisé a sauvé le département.

Soulignons qu’après avoir été fermé quelques années en raison du manque d’étudiantes, le programme de coiffure est de nouveau dispensé depuis l’automne 2018 en formule d’enseignement individualisé.

Besoins criants

« On est à trois ou quatre élèves présentement », indique le directeur général, qui avoue se croiser les doigts pour que la clientèle augmente. Il considère que les besoins de main-d’œuvre en coiffure sont criants dans le secteur de Sept-Îles et croit que l’esthétique vit également des jours difficiles.

Contrairement au Centre de formation professionnelle et générale de Manicouagan (CPFGM), où cette forme d’enseignement individualisé est appliquée en coiffure, il n’y a pas quatre entrées par année. « Moi, les entrées, c’est inscris-toi et je te prends », indique M. Gagnon.

Le manque de relève en esthétique dans la Manicouagan est une réalité depuis plusieurs années, selon l’esthéticienne propriétaire du Salon d’esthétique Liane, Sylvie Ratté.

« Depuis qu’ils ont arrêté de donner le cours à Baie-Comeau, c’est difficile de recruter », souligne-t-elle. Or, la dernière fois que le programme a été donné, c’est en 1999-2000 sur une base sporadique en collaboration avec le CFP de Sept-Îles.

Il y a trois ans, la femme d’affaires a d’ailleurs saisi le CFPGM de la problématique du renouvellement de la main-d’œuvre en esthétique.

Selon elle, un projet avait été élaboré, mais il n’y a finalement pas eu de suite. Le dernier échange de courriels à cet effet remonte à mai 2017.

« Moi, je peux dire que j’ai souvent recruté des esthéticiennes qui s’étaient retirées de l’esthétique et je les ai convaincues de revenir. J’en ai au moins trois en tête dans les 12 dernières années », raconte-t-elle.

Avec Emploi Québec et le programme d’apprentissage en milieu de travail, Sylvie Ratté a formé elle-même une esthéticienne pendant un an.

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