STQ : la Société du pont sur le Saguenay appuie sans réserve le ministre Bonnardel

Par Steeve Paradis 4 février 2019
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Le président de la Société du pont sur le Saguenay, Marc Gilbert, estime que la STQ a perdu toute crédibilité en région et appuie sans réserve le ministre Bonnardel dans sa gestion du dossier jusqu’ici. Photo archives Journal Haute-Côte-Nord

Baie-Comeau – La Société du pont sur le Saguenay donne « son appui sans réserve » au ministre François Bonnardel dans sa décision de mettre fin au mandat du pdg par intérim de la Société des traversiers du Québec (STQ), François Bertrand. Du même souffle, elle réclame que le STQ soit désormais sous l’autorité directe du ministère des Transports.

L’organisme entend d’ailleurs rencontrer dans les prochaines semaines le ministre Bonnardel et son collègue responsable de la Côte-Nord, Jonatan Julien, afin de mettre de l’avant l’intégration de la STQ au ministère des Transports.

Selon le président de la Société du pont sur le Saguenay, Marc Gilbert, la STQ a toujours agi en « électron libre, qui fait ce qu’il veut » et que le cafouillage dans le dossier du F.-A.-Gauthier est loin d’être le seul élément qui fait défaut. « Le fait qu’il (M. Bonnardel) ait nommé un sous-ministre adjoint pour faire enquête démontre bien qu’il y a un problème », a-t-il ajouté.

Pour M. Gilbert, la STQ « a perdu toute crédibilité en région », car au lieu d’écouter les doléances, elle a « fait passer ses intérêts corporatifs bien en avant de ceux des citoyens qu’elle doit desservir ».

Le président ramène bien sûr le débat sur le dossier qui motive l’existence de son organisme, le pont sur le Saguenay. Il soutient que la STQ a obtenu le mandat de construire deux nouveaux navires pour la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine « sous de fausses représentations ».

M. Gilbert rappelle d’abord que ces deux traversiers devaient coûter 120 M$ à l’origine. « On est rendus à 324 millions, sans compter la cinquantaine de millions pour les améliorations au quai. Ça fait près de 400 millions, alors qu’on pourrait avoir un pont pour 300 millions, avec des approches pour 200 millions », a-t-il clamé.

Pas informé le ministère

Marc Gilbert s’insurge particulièrement du fait que la Société des traversiers « a sciemment omis de consulter » le ministère des Transports sur l’impact qu’auraient les nouveaux traversiers sur le réseau routier. En effet, les nouveaux bateaux débarquent 110 véhicules à la fois plutôt que 70 avec les navires précédents, accentuant ainsi l’effet de peloton, à la base de ce qu’on appelle le syndrome de la traverse.

D’après lui, sur une distance de 72 kilomètres à la sortie du bateau du côté de Charlevoix, « il y a juste 10,8 kilomètres pour dépasser légalement et seulement trois endroits avec une voie de dépassement. Il y a des gens qui vont s’énerver, qui vont prendre des risques », ajoute M. Gilbert.

Quant à la fluidité du trafic qui s’améliorerait avec les nouveaux traversiers, il s’agit d’une « fausseté incroyable », de lancer le président. « Il faut avoir du front tout le tour de la tête pour dire une telle chose », argumente-t-il en soulignant au passage que la STQ « a oublié de dire » qu’il n’y aurait plus de troisième bateau à Tadoussac en période d’achalandage estival.

Le ministre a compris

Pour Marc Gilbert, le ministre François Bonnardel ne pouvait faire autrement que reprendre la main dans la gestion de la Société des traversiers du Québec. « Le ministre a compris en l’espace de deux mois. Il a perdu confiance dans la STQ mais nous, ça faisait longtemps qu’on avait perdu confiance. »

La Société du pont sur le Saguenay souhaite maintenant avoir une meilleure oreille de la part du gouvernement de François Legault, « qui ne s’est jamais compromis dans ce dossier », conclut M. Gilbert.

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