Hôpital Le Royer : une employée s’inquiète des lacunes dans l’entretien ménager

Par Charlotte Paquet 2:31 PM - 13 juin 2019
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Employée à la salubrité à l’Hôpital Le Royer depuis 30 ans, Josée Loubert a exprimé son inquiétude face à la détérioration qu’elle observe un peu partout dans l’établissement en raison du manque de personnel. Photos Le Manic

Baie-Comeau – Une employée de l’Hôpital Le Royer à Baie-Comeau, Josée Loubert, se dit inquiète face à certaines lacunes dans l’entretien ménager de l’établissement. Comme le personnel doit parfois tourner les coins ronds par manque de main-d’œuvre, elle craint l’augmentation des risques de contamination et d’épidémie.

Celle qui œuvre depuis 30 ans dans le domaine de la salubrité à l’hôpital a profité de la dernière séance du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, le mercredi 12 juin, pour sensibiliser les membres dans l’espoir que les choses changent.

Selon la dame, au cours de l’hiver, le nettoyage de certains endroits a dû parfois être escamotés pour faire face, à titre d’exemple, à l’absence temporaire d’un collègue ou encore au surplus de travail d’un autre. « Il faut laver à tous les soirs. Il ne faut pas sauter un soir, car on joue avec le feu », a-t-elle lancé aux administrateurs.

Mme Loubert a dit constater une détérioration de la salubrité à la grandeur de l’hôpital. Elle parle notamment de cliniques qui ne sont pas lavées adéquatement, notamment du côté de la clinique externe, l’oncologie ou la radiologie.

Elle a raconté se souvenir particulièrement d’un soir où un supérieur aurait demandé à un employé de ne pas nettoyer la clinique externe pour pouvoir aller aider un collègue en surplus de travail. « Moi, je suis contre parce que c’est une clinique externe et (…)  il y a beaucoup de sécrétions, de pus, de sang. Il y a des spécialistes qui sont là, des chirurgiens, des médecins et les employés. Si on ne passe pas nous, il peut y avoir des risques de contamination, de contagion ou d’épidémie comme on a vécu avec la conjonctivite ces dernières années »

« On m’explique qu’il n’y a pas de personnel, on m’explique qu’il y a une pénurie, mais j’ai des amis qui ont donné leurs noms, j’ai des collègues qui ont des amis qui ont donné leurs noms et en un an, ils n’ont jamais jamais été appelés », a-t-elle martelé.

Pour surmonter la pénurie de main-d’œuvre, Mme Loubert a suggéré aux administrateurs du CISSS d’abaisser les critères d’embauche et de tenter de recruter de nouveaux employés auprès des prestataires d’assurance-emploi et d’aide sociale. « Ça ne prend pas nécessairement un secondaire 5 pour travailler. Moi, quand je suis arrivée il y a 30 ans, il y avait des gens qui avaient un secondaire 3 et qui ont travaillé là 30, 35 ans », a-t-elle dit.

Rassurée par le PDG

Après avoir écouté le récit de l’employée, le président-directeur général du CISSS, Marc Fortin, s’est dit très préoccupé par ce qu’il a entendu. Il a d’ailleurs admis avoir constaté lui-même une dégradation importante de la salubrité dans les installations du réseau de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord depuis 20 ans.

« J’ai l’intention de convoquer les personnes responsables pour voir ce qui en est de la situation. Les correctifs seront apportés autant que faire se peut », a-t-il assuré à Mme Loubert. Il a aussi ajouté que les solutions qu’elle a apportées pour contrer le manque de personnel seront prises en compte.

Mme Loubert a confiance que son intervention ne restera pas lettre morte. « C’est une personne à l’écoute Marc Fortin. Je suis sûre qu’il va donner un suivi à ce dossier-là. »

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