QcRail : la Manicouagan marche sur des œufs

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 10 septembre 2019
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Le préfet de la MRC de Manicouagan et président d’ID Manicouagan, Marcel Furlong, mesure ses propos devant les réactions d’intervenants du Saguenay-Lac-Saint-Jean face au projet QcRail.

La corporation Innovation et développement (ID) Manicouagan refuse de commenter publiquement la levée de boucliers contre le projet QcRail provenant du Saguenay-Lac-Saint-Jean afin de ne pas créer de tension.

Le président de la corporation et préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, marche sur des œufs en répondant au journal Le Manic à ce sujet. Il n’en affirme pas moins que les déclarations nécessaires seront faites directement à des personnes ciblées dans la région voisine. « On va aller rencontrer ces gens-là », indique-t-il, en assurant que QcRail sera bénéfique pour tout le monde, y compris le Saguenay.

On se souviendra que l’annonce récente d’une aide financière de 7,5 M$ du gouvernement fédéral pour mener l’étude de faisabilité en vue du prolongement du rail entre Dolbeau-Mistassini et Baie-Comeau sur une distance de 370 km, un projet de 1,6 G$, a fait réagir négativement le directeur général de Port Saguenay.

Carl Laberge a dénoncé l’injection de fonds publics, voyant dans le projet une perte de revenus potentielle pour les installations du port de Grande-Anse à La Baie au profit de celles de Baie-Comeau. Le député conservateur de la région, Richard Martel, en a rajouté dans le même sens. D’autres intervenants ont aussi réagi négativement.

ID Manicouagan a déjà obtenu une aide financière de 7,5 M$ du gouvernement provincial afin de réaliser son étude, dont les coûts sont évalués à 15 M$. La contribution a été annoncée lors du dépôt du budget en mars dernier.

Tout comme le préfet Furlong, le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, hésite aussi à se mouiller face aux commentaires parfois acrimonieux provenant de nos voisins. Il se limite à souligner que cela démontre la nécessité de les informer davantage sur le projet.
À la fin de la semaine dernière, ID Manicouagan envisageait émettre un communiqué sous peu afin d’expliquer une fois de plus les grandes lignes de QcRail, un projet rempli de promesses pour le développement économique de la région.

Rappelons que la construction d’un chemin de fer pour relier le Lac-Saint-Jean à la Côte-Nord doit permettre la création d’un corridor nordique pour expédier les matières en vrac provenant du centre du pays vers l’international. Le volume de transbordement de ces matières devrait bondir de 7 à 25 millions de tonnes d’ici 2021, par rapport aux chiffres de 2016, selon des données obtenues par l’organisme promoteur.1

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