Manicouagan interculturelle voit grand

Manicouagan interculturelle fait déjà beaucoup pour favoriser l’immigration en région, mais ses actions devraient payer encore plus dans l’avenir, foi de sa coordonnatrice, Chantale Chénard.

Seule à bord depuis son arrivée en 2014, Mme Chénard se réjouit du renfort qu’elle recevra à compter de la mi-novembre avec l’entrée en poste d’une agente de développement en immigration. Et dans son plan de match, ça ne s’arrêtera pas là. « Je prédis qu’on va être plus que deux dans pas si longtemps que ça », assure-t-elle.

Des projets et des idées pour attirer les immigrants chez nous et les aider à s’installer et à s’intégrer, la coordonnatrice n’en manque pas, mais seule, elle devait parer au plus urgent. Aujourd’hui, elle voit de belles opportunités pour l’avenir.

En place depuis 2012, le service chapeauté par Émersion Service conseil en emploi bénéficie d’un rehaussement majeur de son financement, qui a plus que doublé cette année pour atteindre 170 000 $ grâce à un soutien additionnel du ministère de l’Immigration et à des fonds provenant de la MRC de Manicouagan.

Il faut dire que le mandat des organismes d’aide à l’immigration au Québec, auparavant limité aux besoins des immigrants résidents permanents depuis moins de cinq ans, a été élargi pour englober dorénavant les travailleurs temporaires et les étudiants étrangers. Ces deux clientèles recevaient cependant déjà des services de Manicouagan interculturelle.

Il y a aussi la décision de Québec de déployer bientôt dans chaque région du Québec des agents d’aide à l’immigration qui devrait faire une différence. Deux sont attendus sur la Côte-Nord, l’un à Baie-Comeau et l’autre à Sept-Îles.

« Je pense qu’il va y avoir de plus en plus de personnes immigrantes qui vont venir s’installer », affirme Chantale Chénard, en faisant référence aux défis de la rareté de la main-d’œuvre et au recrutement à l’international de plus en plus présent dans les entreprises et organisations.

D’ailleurs, à titre d’exemple, la coordonnatrice a récemment eu à accueillir une infirmière recrutée en France par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord.

En 2017, la Côte-Nord comptait 124 immigrants permanents sur la Côte-Nord, représentant 0,4 % de la population. Selon Mme Chénard, ce nombre a probablement augmenté depuis. « Le défi, c’est l’attraction, c’est sûr. Toutes les régions du Québec veulent en attirer et nous, on a un défi supplémentaire, on est plus loin. »

De l’effervescence

La coordonnatrice de Manicouagan Interculturelle a connu une période pour le moins effervescente, mais ô combien enrichissante, en octobre. En moins de deux semaines, elle a participé à trois événements liés à l’immigration et à une formation de deux jours.

La concertation a été principalement au menu de la Journée de mobilisation sur l’immigration et les relations interculturelles à Sherbrooke, à laquelle Chantale Chénard participait à l’invitation de la Ville de Baie-Comeau. « Je pense qu’on aurait pu être un modèle. Je trouve qu’on fait bien les choses », analyse-t-elle en référence à la concertation déjà bien présente dans le milieu et à l’ouverture de la population à la diversité.

Il y a eu ensuite le Sommet sur l’immigration, puis la Foire nationale de l’emploi, grandement courue par des visiteurs issus de l’immigration. La Côte-Nord s’y est distinguée par l’importance de sa délégation composée de 18 kiosques.

Enfin, la formation de deux jours concernait l’aide à apporter aux parents immigrants afin qu’ils s’accomplissent dans leur rôle avec les valeurs québécoises.