Le déneigement d’un chemin soulève des interrogations à Baie-Trinité

Par Charlotte Paquet 11:40 AM - 11 Décembre 2019
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Le maire de Baie-Trinité, Étienne Baillargeon, assure agir en toute légalité et rejette toute apparence de favoritisme.

Baie-Trinité vient de lancer des démarches pour régulariser la situation de deux rues et d’un rang qu’elle croyait, injustement, lui appartenir. En raison de cet imbroglio du passé, le maire Étienne Baillargeon considère que, par souci d’équité envers tous ses citoyens, la municipalité serait mal venue de refuser le déneigement d’un tronçon additionnel du chemin de l’Anse-aux-Bouleaux, non municipalisé, puisqu’elle le fait déjà pour les trois autres.

« Si on le fait pour l’un, pourquoi on ne le ferait pas pour l’autre. Ce n’est pas une question de favoritisme ou de non-favoritisme », insiste M. Baillargeon, qui s’est fait accuser de vouloir favoriser un citoyen du secteur, en l’occurrence l’ex-maire Marc Tremblay.

« La municipalité n’est pas obligée de déneiger, mais elle peut le faire dans la légalité », assure aussi l’élu, qui dit avoir obtenu un avis légal à cet effet. Comme le chemin de l’Anse-aux-Bouleaux n’est pas municipalisé, il n’était pas déneigé jusqu’à tout récemment. Les résidents garaient leurs véhicules près de l’entrée et se rendaient à leurs propriétés à pied ou en motoneige.

De l’opposition

En plus des deux conseillers municipaux (sur six autour de la table) qui se sont opposés à la résolution adoptée lors d’une séance extraordinaire le 25 novembre au sujet du déneigement d’un tronçon additionnel d’à peine 200 mètres, des citoyens crient à l’illégalité en vertu de la Loi sur les compétences municipales.

Selon Bernard Poulin, un Baie-Trinitois qui a questionné à plusieurs reprises le maire Baillargeon lors de la séance du conseil, un seul propriétaire profitera réellement de ce nouveau déneigement et c’est M. Tremblay, l’unique résident permanent concerné.

Le tronçon en cause couvre environ 200 mètres, mais le chemin, lui, totalise une distance de 2,3 km, rappelle M. Poulin, qui croient que d’autres propriétaires pourraient réclamer le déneigement. Il affirme aussi qu’il s’agit d’un chemin « qui n’est pas carrossable, où on ne rencontre pas et qui a été (désigné) comme piste cyclable ».

Les opposants considèrent que l’ensemble des contribuables n’ont pas à payer une facture qui devrait être assumée uniquement par les propriétaires du secteur concerné, toujours selon leur interprétation de la Loi sur les compétences municipales. Ils craignent aussi des bris au chargeur sur roue de la municipalité en raison de l’état du chemin.

Par souci d’équité

Un souci d’équité est également en jeu dans ce dossier, selon Étienne Baillargeon, qui mentionne que dans une lettre en 2018, les résidents du chemin de l’Anse-aux-Bouleaux ont demandé sa municipalisation. « En même temps, ce qu’ils veulent, c’est qu’on l’entretienne à l’année », dit-il.

Or, si la demande est refusée sous prétexte qu’il ne s’agit pas d’une rue municipalisée, il faudrait aussi en priver la cinquantaine de propriétaires des rues Magloire-Boucher et des Dunes ainsi que du rang A, situés près de l’entrée est du village. « J’abandonnerais 50 personnes », indique le maire.

En effet, la municipalité a découvert ces derniers mois que la rue Magloire-Boucher et le rang A ne lui appartenaient pas légalement, tandis que la rue des Dunes lui appartient, mais pas l’accès à cette rue à partir de la route 138, soit environ 150 mètres. Or, le déneigement y est effectué.

Enfin, au sujet des prétentions de certains citoyens sur les risques de bris au véhicule de déneigement en raison de la surface même du chemin de l’Anse-aux-Bouleaux, l’élu nie tout. Mécanicien de machinerie lourde de formation et ancien inspecteur de véhicules lourds pour le compte du gouvernement du Québec, il dit être allé lui-même sur place pour s’assurer qu’il n’y avait pas de danger pour la

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