« Vivre avec l’obésité morbide, c’est pas une vie »

Par Charlotte Paquet 9:12 AM - 20 janvier 2020
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Christine Émond, qui fait osciller la balance à 265 livres, a bon espoir de subir sa chirurgie bariatrique en mars. Photos courtoisie

À l’instar d’autres personnes, Christine Émond a déjà perçu la chirurgie bariatrique comme une solution facile pour perdre du poids. Aujourd’hui, son opinion a changé. Elle se prépare à y passer, possiblement en mars, afin « d’être capable de vivre et non de survivre, car vivre avec l’obésité morbide, c’est pas une vie ».

« J’ai vraiment essayé plusieurs méthodes pour perdre du poids. Je me suis toujours battue avec mon poids depuis ma première grossesse. Ç’a toujours été des ups and downs », confie la résidente de Baie-Comeau âgée de 34 ans et maman de trois filles âgées de 14, 8 et 5 ans.

À 5 pieds 5 pouces, Mme Émond fait osciller le pèse-personne à 262 livres, ce qui lui donne un indice de masse corporelle de 43,6. Elle souffre d’obésité morbide.

Oui, elle est déjà parvenue à perdre un peu de poids, mais c’était pour mieux le reprendre par la suite. « Ça fait six ans que je suis suivie par une nutritionniste et j’ai toujours faim », laisse tomber la dame.

Il y a quatre ans, quand elle a atteint 270 livres, le poids qu’elle avait en accouchant de sa petite dernière, un déclic s’est produit. « Ç’a fessé dans le datch comme on dit. » Elle a alors fait une demande de chirurgie bariatrique à Montréal et à Québec. « Mais je les ai annulées. Je n’étais pas prête. J’avais trop de travail à faire sur moi. »

En 2017, elle a déposé une autre demande au centre de chirurgie bariatrique de l’hôpital de Rimouski. En apprenant ensuite que l’opération serait bientôt disponible à Baie-Comeau, elle a décidé d’attendre.

Reprise de poids

À l’été 2018, elle avait pourtant réussi à descendre à 230 livres. La découverte de la course à pied avait alors été un pur bonheur. Elle avait participé à l’épreuve de 1 km au marathon Eau Grand Air.

Un problème de santé, aujourd’hui contrôlé, l’a ensuite tenu loin de la course. Elle a alors repris 40 livres. Quelques-unes sont disparues, mais elle se maintient autour de 262 livres depuis un certain temps. « Je veux vraiment recommencer à courir, mais actuellement, mes genoux crient à l’aide. J’essaie quand même d’aller marcher », raconte celle qui dit avoir développé un trouble d’anxiété par crainte de se blesser.

En raison de son obésité, la trentenaire doit prendre de la médication pour ralentir son cœur très sollicité. Sans cela, dit-elle, son pouls est à 120 battements par minute au repos.
Mme Émond sait que les problèmes de diabète, d’hypertension et autres, et les médicaments qui vont avec, l’attendent dans le détour si elle ne fait rien. « C’est pour ça que je veux la chirurgie. J’ai réfléchi et j’ai réfléchi. Je me fais enlever les trois quarts de l’estomac. Je m’inflige une opération. »

Après la chirurgie, la trentenaire devra adopter une nouvelle façon de s’alimenter pour le reste de sa vie. Elle s’y prépare avec l’aide de la nutritionniste du centre de chirurgie bariatrique, Marie-Hélène Anctil.

Elle devra manger en premier les protéines, ensuite les féculents et, si elle a encore faim, les fruits et légumes. « C’est pour ça qu’on prend des vitamines à vie », souligne celle qui travaille comme agente administrative au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord.

Son objectif

Christine Émond vise une chose avec cette opération : se sentir bien dans sa peau. Elle veut être capable de bouger plus facilement. À titre d’exemple, le simple fait de sortir de la baignoire lui demande un effort soutenu. « Mes genoux et mes pieds vont me remercier », assure-t-elle.

La future opérée essaie de ne pas cibler un poids en particulier, mais plutôt un bien-être. Par contre, elle avoue que le jour où elle pèsera sous les 200 livres, elle va pleurer de joie. « Dans le fond, je ne pèserais jamais 120 livres. À 160, 180, je vais être très heureuse », avoue-t-elle.

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