L’argent et la pandémie empêchent pour l’instant de couler l’Apollo à Godbout

Par Charlotte Paquet 3:00 PM - 18 août 2020
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C’est le calme plat à bord de l’Apollo depuis le début de la pandémie avec l’arrêt des travaux de décontamination et de préparation. On l’aperçoit à quai dans le bassin Louise à Québec.

Il y a un an, tous les espoirs étaient permis pour couler l’Apollo dans une baie de Godbout à l’été 2020 afin d’en faire un récif artificiel pour la plongée sous-marine. Aujourd’hui, après bien des écueils, les démarches continuent en vue de la réalisation de ce projet prometteur pour l’industrie touristique de la Côte-Nord.

On se souviendra qu’en septembre 2019, la Société Apollo de Godbout, réunissant la Ville de Baie-Comeau, Tourisme Côte-Nord et François Corriveau à titre individuel, est devenue propriétaire du vieux rafiot mis au rancart par la Société des traversiers du Québec (STQ). Dans la même foulée, elle a reçu un montant de 2 M$, soit la somme que la STQ aurait dû débourser pour le démanteler.

Sans trop de surprise, là où le bât blesse, c’est principalement au chapitre du financement. « On est à la recherche de financement. On attend des nouvelles du fédéral, de Mme Joly », souligne Jean-Yves Bouffard, maire de Godbout et président de la société.

Dans la dernière semaine d’août, l’organisme défendra son projet auprès de gens du cabinet de la ministre du Développement économique, Mélanie Joly, à qui a été acheminé une demande d’aide financière. M. Bouffard s’attend à recevoir une réponse dans les jours qui suivront. La participation financière du gouvernement du Québec a également été sollicitée.

Même s’il refuse toujours de s’avancer sur le montant de la facture en affirmant que les détails viendront le moment venu, le président indique toutefois que « les coûts ont explosé ».

« Le bateau est pire qu’on pensait. Il y a plus d’amiante qu’on pensait. Il y a aussi une centaine de chambres qu’il faut défaire », cite-t-il en exemple.

La pandémie

La pandémie de coronavirus a également nui au projet, en ce sens qu’il retarde les travaux de décontamination et de préparation du navire dans le but de le transformer en récit artificiel.

« Le bateau est au port, personne ne travaille dessus et on paye à toutes les semaines », laisse tomber le président. Il en coûte autour de 30 000 $ par mois pour garder le traversier désaffecté au quai du Groupe Océan à Québec.

« La COVID nous a coûté cher. On pensait que ça allait aller plus vite, mais on s’est fait ramasser, comme tout le monde au Québec », poursuit Jean-Yves Bouffard. Il espère maintenant que les travaux à bord de l’Apollo puissent reprendre en septembre.

L’Aquarium de Québec

Malgré tout, d’autres étapes sont franchies dans le but de parvenir à sabler le champagne. Au début d’août, des biologistes de l’Aquarium de Québec ont effectué six jours de plongée dans la baie où doit être coulé l’Apollo. Des plongeurs d’ici les ont accompagnés.

L’objectif était la caractérisation des fonds marins. Le rapport est attendu cette semaine. « L’Aquarium de Québec, c’est un de nos partenaires. Il croit au projet », précise M. Bouffard.

Rappelons que la seule entreprise au Canada spécialisée dans la décontamination de bateaux en vue d’en faire des récifs artificiels, qui est située en Colombie-Britannique, travaille étroitement avec la Société Apollo de Godbout.

« Ils nous disent quoi faire. On ne s’en va pas à peu près. On s’enligne pour faire quelque chose de beau et de sécuritaire pour attirer du monde à Godbout », martèle le président Bouffard.

Selon lui, le récif artificiel de sa municipalité deviendra une attraction courue par les plongeurs de partout et les municipalités environnantes et toute la Côte-Nord profiteront des retombées.

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