Les employés de la papetière en congé forcé tout l’hiver?

Par Charlotte Paquet 1:36 PM - 24 septembre 2020
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« On garde les usines en mode opérationnel, mais il y a peu de chance qu’on ait la justification pour rouvrir tout ça », a souligné le porte-parole de Produits forestiers Résolu, Louis Bouchard, en faisant référence aux six prochains mois. Les travailleurs de la papetière de Baie-Comeau sont sans emploi depuis le 28 mars.

Même si c’était écrit dans le ciel, Produits forestiers Résolu (PFR) prévoit maintenant plus que jamais prolonger la fermeture de l’usine de papier de Baie-Comeau au moins jusqu’au printemps 2021, tout comme c’est le cas de sa papetière à Amos.

Le cycle normal de la demande en papier journal, jumelé cette fois-ci à la chute draconienne des marchés depuis le début de la pandémie de COVID-19, ne permet pas d’envisager grand-chose d’autre qu’une prolongation de la fermeture pour le moment, a expliqué Louis Bouchard, directeur principal, affaires publiques et relations gouvernementales chez PFR.

En début de semaine, ce sombre message a été transmis aux membres du comité de relance de la papetière, dont font partie des représentants syndicaux. « Essentiellement, ç’a été fait », a assuré M. Bouchard.

Habituellement, la demande en papier journal est très élevée en septembre et octobre, ce qui est attribuable à l’approche du temps des fêtes et des promotions dans les circulaires. « Cette année, on ne le voit pas. On demeure dans la grande dynamique COVID-19. »

Le premier trimestre d’une année n’étant jamais très fort pour la demande, c’est pour cette raison que PFR prévoit maintenant que la fermeture s’étendra au moins jusqu’au printemps prochain.

Le porte-parole a laissé cependant entendre que si jamais une reprise poignait à l’horizon, les machines à papier des usines de Baie-Comeau et d’Amos pourraient se remettre à produire rapidement. « On garde les usines en mode opérationnel, mais il y a peu de chance qu’on ait la justification pour rouvrir tout ça. »

Le comité, un modèle

De passage à Amos ces derniers jours, le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné, a invité les élus de l’Abitibi-Témiscamingue à imiter leurs vis-à-vis de la Côte-Nord en formant une cellule de crise, faisait ici référence au comité de relance de la papetière créé au début de septembre.

Au sein du syndicat qui représente les travailleurs des deux papetières fermées depuis mars et avril, on continue de réclamer une formule d’alternance entre les usines pour la fabrication de papier journal. Rappelons que malgré la pandémie, les activités n’ont jamais cessé du côté de la papetière de Clermont

« En toute équité et justice, le travail au sein de l’entreprise doit être partagé. Et les frais trop importants invoquer par la compagnie ne tiennent pas la route. Résolu doit au moins ça à la communauté qui lui fournit les ressources humaines et la matière première qui lui ont permis de faire des profits au cours de toutes ces années », a plaidé M. Gagné dans un communiqué, tout en lançant un appel à la conversion des papetières vers des secteurs prometteurs.

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