«Ce n’est pas parce qu’on voit plus d’ours qu’il y a plus d’ours»

Par Charlotte Paquet 2:10 PM - 7 octobre 2020
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Les ours raffolent des petits fruits, comme on peut le voir sur cette photo prise à Pointe-Lebel au cours des derniers jours. Photo courtoisie

Depuis l’été, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que des histoires d’observation d’ours dans la Manicouagan soient partagées sur les réseaux sociaux. Serait-ce que les populations d’ours sont en recrudescence? Il semble bien que non, même s’il s’agit d’une année record au chapitre des signalements.

« Ce n’est pas parce qu’on voit plus d’ours qu’il y a plus d’ours », précise Catherine Thibeault, responsable des communications au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

Mais c’est un fait que les ours sont beaucoup plus présents qu’à l’habitude en zone urbaine et cela vaut particulièrement pour les MRC de Manicouagan et de la Haute-Côte-Nord.

Selon les données disponibles les plus récentes pour l’année en cours, au 21 septembre, le MFFP avait reçu 309 signalements reliés à la présence d’ours sur le territoire compris entre Tadoussac et Baie-Trinité.  En 2019, à peine 26 bêtes avaient été signalées.

Diverses hypothèses peuvent expliquer le nombre plus élevé d’incursions de l’animal dans les municipalités, comme le fait que depuis le début de la pandémie, les gens sont davantage à la maison ou au chalet, ce qui peut générer davantage d’observations.

Il y a aussi la sécheresse qui a marqué le printemps et le début de l’été. Elle peut avoir affecté à la baisse la production des petits fruits, ce qui oblige les ours à trouver des alternatives pour se nourrir.

« C’est sûr que les gens peuvent faire quelque chose de leur côté pour essayer de réduire les risques en évitant de les nourrir volontairement ou involontairement », souligne Mme Thibeault. À titre d’exemple, elle parle de l’importance de ramasser fruits des arbres fruitiers qui sont tombés au sol.

Les ours attaquent rarement les humains et ont plutôt tendance à les éviter. « Un ours n’a plus peur des humains s’il a été nourri. Il devient dangereux pour l’humain et pour lui-même. »

État des populations

Même si le ministère ne possède pas d’inventaires sur l’état des populations d’ours sur la Côte-Nord ces dernières années, il n’en reste pas moins que l’analyse de diverses variables et les captures lui permettent d’avoir une bonne idée, selon sa porte-parole.

Ainsi, dans la zone 18, sois la portion du territoire qui se trouve en bas du 50e parallèle, on estime le nombre d’ours à 2000, indique la porte-parole du MFFP.

Dans la zone 19, au-dessus du 50e parallèle, soit l’est de la Côte-Nord à partir de Port-Cartier, la population d’ours atteindrait les 5 000.

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