Les cégeps des régions en croisade pour leur survie
Le directeur général du cégep de Baie-Comeau, Claude Montigny, affirme que les étudiants des grands centres peuvent aussi se déplacer dans les régions éloignées pour poursuivre leurs études collégiales. «La route est pavée dans les deux sens», illustre-t-il.
Les 12 cégeps des régions éloignées au Québec, dont celui de Baie-Comeau, revendiquent le droit d’être considérés au même titre que ceux des grands centres urbains dans le chantier en cours au ministère de l’Enseignement supérieur concernant le nombre d’étudiants autorisés par cégep et les autorisations de nouveaux programmes de formation.
L’appel lancé récemment par les petits cégeps a été entendu, au grand bonheur de Claude Montigny, directeur général au cégep de Baie-Comeau. Le ministère a suspendu la révision en cours pour la région de Montréal et accepte d’écouter les solutions apportées par les régions afin de faire face aux prévisions démographiques, qui sont à leur désavantage.
Québec souhaitait annoncer ses couleurs au départ pour les grands centres et, environ deux ans plus tard, pour les cégeps des régions éloignées. Ils se seraient pour ainsi dire « ramassés avec les miettes », illustre Claude Montigny, qui veut que l’exercice en cours se fasse de façon plus coordonnée dans l’ensemble de la province. « On veut que les autorités du ministère s’attardent à notre situation aussi dès maintenant. »
C’est un fait que les régions des grands centres connaîtront un accroissement démographique dans les prochaines années et que des cégeps doivent s’y adapter rapidement puisqu’ils sont déjà à l’étroit. C’est un fait aussi que les régions éloignées, elles, doivent se préparer à une baisse de leur population. Mais au-delà de ce portrait, les petits cégeps considèrent qu’il est possible de contrer le phénomène sur leurs clientèles étudiantes en ayant les moyens nécessaires, notamment pour favoriser l’attraction.
Pavée dans les deux sens
Le directeur général du cégep de Baie-Comeau insiste sur une chose : « C’est pas vrai que c’est seulement aux étudiants des régions éloignées de se déplacer vers les grands centres urbains de Québec et de Montréal. La route est pavée dans les deux sens. »
Selon lui, certaines personnes considèrent tout à fait naturel que « nos étudiants aillent chercher des programmes de formation dans les grands centres, mais il leur est impossible d’imaginer qu’un jour, des étudiants des grands centres soient obligés de se déplacer en région pour suivre certains programmes ».
Si des cégeps de Montréal, de Québec ou d’ailleurs manquent ou manqueront bientôt de places, dans les régions, des places, il y en a de disponibles, martèlent les 12 cégeps qui font front commun. À titre d’exemple, le cégep de Baie-Comeau compte autour de 600 étudiants, mais il pourrait en accueillir jusqu’à 1 000.
Mieux s’en tirer
Claude Montigny avoue qu’avec les trois autorisations de nouveaux programmes de formation obtenues au cours de la dernière année, le cégep de Baie-Comeau s’en tire mieux que d’autres en région éloignée.
Sur un horizon de trois ou quatre ans, sa clientèle devrait bondir de près de 30 % pour frôler le cap des 800 étudiants grâce aux programmes Techniques de pharmacie, Techniques policières et Techniques de soins préhospitaliers d’urgence. Ce dernier programme est offert depuis l’automne 2020.
Le directeur général rappelle qu’en 2013, le ministère prévoyait la présence de 400 étudiants au cégep de Baie-Comeau en 2020-2021. Les efforts de recrutement, notamment à l’international, ont permis de déjouer les prévisions. « À 400 étudiants, un cégep, ça ne vit pas », affirme-t-il, en rappelant que tous les efforts doivent être faits pour contrer la baisse de clientèle et la fermeture de programmes qui en résulterait.
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