Michael Gibara remercie ses sauveteurs

C’était jour de fête à la caserne de pompiers du secteur Mingan samedi, et pour cause! Michael Gibara, le rescapé d’un terrible accident de motoneige survenu sur le lac Sainte-Anne par une soirée de blizzard en janvier 2021, s’est rendu sur place pour remercier ses sauveteurs et il l’a fait sur ses deux jambes!

L’émotion était palpable dans la salle de réunion et bien des souvenirs sont remontés à la surface pour M. Gibara et son épouse, Katéri Dubé, mais aussi pour les quatre pompiers qui, par une froide soirée d’hiver, ont répondu à l’appel d’un homme en détresse et blessé gravement en zone très éloignée.

Le couple Gibara-Dubé a tenu à remercier sincèrement les sapeurs pour leur professionnalisme lors d’une tragédie qui, finalement, se sera bien terminée à voir l’état de l’homme aujourd’hui et sa détermination à continuer de déjouer les prédictions pour son rétablissement.

« Les pompiers, quand t’es à terre et tu sais pas ce qui va se passer, tu sais pas si tu vas mourir, c’est précieux les encouragements, puis l’affection. Ils sont jamais partis, ils ont jamais lâché, ils ont pelleté pour l’hélicoptère », raconte le survivant, qui retient la bonté de tous ceux qui lui sont venus en aide. Des pompiers, il dira : « C’était pas des gars sur la job, c’était des êtres humains. »

C’est le pompier Marco Beaulieu qui a pris la décision de faire appel à un hélicoptère pour évacuer le blessé, qui, selon lui, n’aurait jamais survécu autrement. « Une chance que j’avais un hélicoptère, car j’aurais jamais survécu à la douleur à faire 60 km en skidoo. J’ai beau être fort, mais… », souligne Michael Gibara.

Des souvenirs marquants

Marco Beaulieu et ses compagnons d’armes, Pierre-Luc Cyr, Robin Gagnon et Jérémi Jomphe, se souviendront d’ailleurs longtemps de cette opération de sauvetage excessivement difficile en raison des conditions hivernales, de l’éloignement du lieu de l’accident et de la gravité de l’état de santé du blessé.

L’événement aura aussi marqué le directeur de la Sécurité publique de la Ville de Baie-Comeau, Alain Miville, qui, alors à son domicile en ce samedi soir, a reçu un appel par Messenger de Guy Poirier, un Baie-Comois sur place à ce moment-là par le plus grand des hasards, pour l’informer du drame qui venait de se produire.

M. Miville apprenait alors qu’un motoneigiste avait été heurté par un autre motoneigiste sur le lac Sainte-Anne, accessible à partir du kilomètre 93 le long du chemin de la Toulnustouc, mais ensuite par motoneige sur une distance d’une soixantaine de kilomètres. C’est d’ailleurs M. Poirier qui ira à la rencontre des pompiers en motoneige pour leur montrer le chemin jusqu’au blessé.

Comme le dira Alain Miville, le sauvetage de M. Gibara aura été la plus longue opération du genre de toute sa carrière de pompier. Il se sera écoulé 19 heures entre le départ de son équipe de Baie-Comeau le samedi soir et son retour le lendemain en fin d’après-midi.

« Chapeau, moi, je suis très fier de mon équipe. On a été sur la coche tout le long (de l’opération). La monnaie qui leur revient, le gâteau, c’est que le monsieur est là aujourd’hui et il vient nous voir », souligne le directeur Miville, en rappelant aussi le rôle important des policiers dans le succès de l’opération.

Cette visite est d’autant plus appréciée qu’elle a permis aux sauveteurs de constater le rétablissement surprenant de celui qu’ils ont rescapé, avec l’aide des autres personnes sur place, il faut le dire. « Nous, on n’a jamais le suivi. Dès qu’on l’a livré au centre hospitalier, on le perd », fait remarquer Marco Beaulieu.

Rappel des faits

Rappelons que ce fameux soir du 23 janvier, Michael Gibara roulait à bord de sa motoneige sur le lac Sainte-Anne, suivi un peu plus loin par son ami en motoneige. Son épouse, Katéri Dubé, était embarquée sur le deuxième véhicule.

L’ancien résident de Saint-Jérome, qui habite le secteur du lac Sainte-Anne sur une base permanente depuis août 2020, a tout à coup perdu son casque. Il est débarqué de son engin pour aller le chercher à pied alors que le blizzard se levait. « Je l’ai éclairé (le casque). J’ai marché et le temps que je fasse quatre pas, elle (la deuxième motoneige) était sur moi », raconte-t-il.

Le convalescent n’en veut pas à son ami. « C’est un accident bête. On est deux sur des kilomètres carrés de plan d’eau, c’est un accident », répète-t-il.

Oui, il a pensé mourir à un moment donné quand il s’est retrouvé seul, les jambes broyées, en espérant des secours. « J’étais en train de faire mes adieux à la vie, mais j’étais serein, je pensais à mes enfants. Aussitôt que j’ai entendu les skidoos arriver, je me suis battu, je me suis accroché », raconte l’homme.

Les motoneiges qui s’en venaient à son secours, c’était celles de sa femme, partie chercher de l’aide, et de Boby Miller et Guylaine Raymond.

Michael Gibara lève son chapeau à tous ceux qui ont contribué à son sauvetage. Il remercie aussi le personnel de l’hôpital de Baie-Comeau pour les excellents soins de santé qu’il a reçus.