Un temps pour réfléchir

Par Dave Savard 9:28 AM - 24 août 2021
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Une partie de la plage Champlain, à Baie-Comeau.

Au moment où j’écris ces premières lignes, je suis dans un petit café de Toronto en train de réapprendre à vivre en société à l’ère « postcovid » – en espérant que la fin de cette histoire de pandémie est proche. (Nous le souhaitons tous pour différentes raisons.)

Ici, dans ce café de l’avenue Eglinton, je peux facilement compter sur les doigts d’une main le nombre de personnes assises. C’est tranquille. Très tranquille. Je me sens quand même en sécurité puisque j’ai reçu mes deux doses de vaccin avant de quitter Baie-Comeau il y a de cela déjà plusieurs semaines. Toutefois, je ne pensais pas que cela me manquait à ce point d’être dans un endroit public et de contempler la vie qui défile sous mes yeux.

Tout en écoutant un classique de Yes, Roundabout, qui joue à plein volume dans le café, j’observe les gens, surtout dehors, qui sans le savoir bougent au rythme rapide de cette chanson. En fait, dans le café, c’est calme, mais à l’extérieur, c’est une tout autre histoire. Cela me fait réfléchir au rythme de vie effréné d’une grande ville comme Toronto : ça ressemble à un véritable marathon pour bien des gens, et j’imagine que c’est comme cela chaque jour.

Depuis mon retour de Paris, je ne m’imaginais pas à quel point la vie en région est saine. Je m’explique : ici, à Toronto, tout bouge vite, tout est en essor fulgurant et, comme toute ville grouillante, il y a de la construction tant routière qu’immobilière, mais tout cela crée d’importantes congestions automobiles – des bouchons de circulation qui me font penser à ceux qu’on connaît à la traverse de Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine. Ajoutons à cela tous les déplacements quotidiens pendant les heures de pointe, il y a une odeur malsaine, celle d’une ville qui expire des tonnes de dioxyde de carbone produites par des milliers et des milliers d’automobiles trop souvent immobiles.

Quand j’y pense, vivre en région a son lot de défis, c’est évident! Mais le gazon n’est pas plus vert en ville, dans les grandes métropoles comme Toronto ou ailleurs. (En fait, j’étais à Vancouver il y a quelques jours, et c’est le même scénario.) Et, je me suis sérieusement posé la question : « Pourquoi vivre sa vie comme ça, à toute allure? »

De retour en région, je me dis que je gagne bien ma vie comme enseignant, mais je ne pourrais pas m’acheter une maison aujourd’hui à Toronto avec ce salaire. Ce serait impossible même si j’étais très motivé. (C’est ce qui explique, je suppose, ce rythme de vie, j’ose dire, excessif dont je ne m’ennuie pas, mais pas du tout, même si ça fait du bien d’y être quelques jours en vacances.) Pour vous donner une idée, la mise de fonds pour l’achat d’une maison à Toronto (ou à Vancouver), c’est plus ou moins le prix d’une maison à Baie-Comeau!

Cela m’a fait réfléchir un bon coup. À quel point je suis chanceux de vivre en région! La vie y est simple si je le veux. Du moins, c’est le sentiment que j’ai depuis mon retour en région. J’ai du temps pour profiter de la vie plutôt que d’avoir à me tuer à petit feu pour payer une maison à un prix pharaonesque et, surtout, j’ai un chez-moi tout à moi!

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