Geneviève Rioux passe outre son orgueil et demande de l’aide

Par Charlotte Paquet 1:32 PM - 2 Décembre 2021
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Clouée à un fauteuil roulant en raison d’un accident de travail subi en 2018, Geneviève Rioux pile sur son orgueil et sollicite la générosité du public. Sœur Jeannette Lord est à l’origine de la collecte de fonds.

Geneviève Rioux est devenue maman à 14 ans et veuve à 27 ans, mais elle n’a jamais plié l’échine. Aujourd’hui, à 41 ans, les séquelles d’un accident de travail l’obligent à faire fi de son orgueil et à solliciter la générosité du public, car depuis deux mois, avec uniquement les 500 $ d’allocations familiales qu’elle a pour vivre, elle ne voit plus de lumière au bout du tunnel.

Épaulée par sœur Jeannette Lord, la fondatrice de l’Accueil Marie-de-l’incarnation qu’elle connaît depuis la naissance de son premier enfant, la Baie-Comoise mise sur la collecte de fonds qui s’enclenche pour voir venir et garde espoir de faire renverser une décision de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), qui lui a coupé les vivres en septembre.

Les problèmes de Geneviève Rioux remontent à 2018. Serveuse dans un restaurant, elle est victime d’un accident de travail en tombant sur les fesses. « C’est aussi simple que ça », reconnaît-elle.

La chute cause cependant une série de contusions, notamment au bassin, au sacrum et aux vertèbres lombaires. « Plus le temps avançait et plus mon état empirait », précise la maman de trois enfants, dont deux sont autonomes, qui est aujourd’hui clouée à un fauteuil roulant la plupart du temps, sinon à une marchette pour quelques pas qui l’épuisent à chaque fois.

En 2019, la CNESST la dirige vers un programme de réadaptation de six semaines à Chicoutimi. « Ça m’a donné de la force et de l’équilibre, mais j’ai tout le temps eu besoin de mon fauteuil roulant de plus en plus », raconte celle qui souffre souvent le martyre, malgré sa forte médication. « Ce sont les infiltrations qui me maintiennent. J’ai quatre infiltrations aux trois mois à quatre endroits différents. »

Pas de limitations?

Le temps a passé avec toutes les embûches qu’on peut imaginer lorsqu’on se déplace en fauteuil roulant, qu’on doit assumer des dépenses reliées à son état de santé et qu’on ne peut plus travailler. Même si Mme Rioux accuse des retards de paiement sur certains frais courants, elle réussit tant bien que mal à mettre du pain sur la table, comme le dit l’expression. L’aide de ses proches est précieuse.

Cependant, la décision récente de la CNESST de cesser le versement mensuel de 2 000 $ trois ans après son accident de travail, avec comme raison qu’elle n’a pas de limitation fonctionnelle et qu’elle peut travailler, fait sombrer la dame dans le désespoir. « C’est un ordinateur qui décide. Ils rentrent les diagnostics. C’est sûr qu’avec un diagnostic, juste avec le sacro-iliaque, je serais capable d’aller travailler, mais mis tout ensemble… », explique-t-elle en lien avec la décision de l’organisme.

La quadragénaire a déposé une nouvelle demande d’aggravation de son état. « On m’a dit vu que vous êtes dans une situation précaire, on va essayer de faire accélérer votre demande d’aggravation », explique celle qui se croise les doigts pour obtenir une réponse positive.

Sœur Jeannette convaincante

Une conversation récente avec Geneviève Rioux a fait sonner une cloche à sœur Jeannette. Inquiète des propos tenus par celle qu’elle estime beaucoup, la religieuse ursuline l’a convaincue de faire appel à la population pour réussir à joindre les deux bouts, le temps que les choses s’arrangent pour elle.

Sœur Jeannette a ouvert un compte auprès d’une institution financière à son nom et à celui de sa protégée pour environ un mois et demi. Elle invite les gens qui souhaitent faire un don à la contacter au 418 589-6413 ou au 418 295-3066 pour prendre un arrangement.

Les personnes pourront ensuite se rendre à l’Accueil Marie-de-l’Incarnation pour remettre leur contribution. Si elles désirent le faire via un transfert Interac, sœur Jeannette transmettra leurs coordonnées à Geneviève Rioux, qui entrera en contact avec elles.

Avec la générosité espérée du public, cette dernière, qui vit seule avec son adolescente, espère améliorer sa situation dans l’attente d’une réponse de la CNESST. Elle pense aussi à quelques travaux d’adaptation de sa résidence, qui se paye toute seule depuis 2018 grâce à l’assurance invalidité rattachée à son prêt hypothécaire.

La construction d’une rampe en façade et le déplacement d’électroménagers pour faciliter ses détours par la salle de bain avec son fauteuil roulant sont prioritaires pour elle.

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