OPINION | Boisaco réagit à la diffusion de l’émission Enquête et l’annonce de la Commission sur le caribou

Par Johannie Gaudreault 1:00 PM - 22 mars 2022
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D’entrée de jeu, nous tenons à exprimer notre profonde déception concernant certaines perceptions négatives qui ont été exprimées la semaine passée à l’émission « Enquête » relativement à l’entente Côte-Nord.

Les entreprises transformatrices de la ressource ligneuse de la Côte-Nord semblaient y être perçues comme des « profiteuses » et il a même été question de « copinage » avec le gouvernement.

Notre organisation collective, nos travailleurs, et nos citoyens-investisseurs en sont profondément déçus, pour ne pas dire blessés. Ces perceptions ne sont nullement justifiées et nous sommes bien placés pour en témoigner.

Comme on l’a affirmé à maintes reprises de par le passé, notre organisation n’a jamais demandé et ne demandera jamais d’avoir des traitements de faveur. Tout ce que nous souhaitons, c’est de pouvoir compter sur un environnement favorable, incluant entre autres un approvisionnement suffisant pour assurer le maintien de nos opérations, à un coût respectant une juste valeur marchande.

Or, dans le cadre des analyses effectuées au cours des quelques années précédant l’entente Côte-Nord, nous avions pu identifier que de multiples facteurs, dont particulièrement l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette, avaient pour conséquences que les coûts de nos approvisionnements étaient beaucoup plus élevés que leurs justes valeurs marchandes, ce qui impactait directement notre compétitivité et nous condamnait invariablement à disparaître.

Il va sans dire que notre organisation collective ne pouvait accepter ce constat. Nous avons dû interpeller formellement le gouvernement afin qu’il puisse comprendre cette situation préjudiciable, en espérant qu’elle puisse être corrigée. Dieu sait que ça n’a vraiment pas été facile!

Mais nous avons pu faire la démonstration de ce que nous affirmions et c’est ce qui a mené à la conclusion de l’entente Côte-Nord.

Par ailleurs, il est important de comprendre que le bois faisant l’objet de désistement, qui est mis aux enchères au prix des redevances minimum dans le cadre de cette entente, n’est aucunement un cadeau, un traitement de faveur ou encore une subvention.

Il est en effet déjà bien connu que les règles du marché sont la meilleure manière de faire ressortir la vraie valeur d’un bien. C’est exactement ce qui est applicable dans le cadre de l’entente Côte-Nord et lorsque nous nous désistons d’un secteur, nous prenons les risques associés au fait que n’importe quel autre enchérisseur en fasse l’acquisition, en conformité avec les règles du marché.

Voulez-vous savoir pourquoi peu d’acheteurs se manifestent? C’est parce que même avec l’entente Côte-Nord, les coûts de nos approvisionnements demeurent encore les plus élevés au Québec, et ce, en raison de toutes les contraintes intrinsèques aux opérations sur la Côte-Nord, incluant tous les impacts associés à l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Le gouvernement du Québec n’a aucunement été complaisant dans ce dossier, tout comme il ne l’est pas lorsqu’il a annoncé la semaine passée la mise en place de la Commission indépendante sur le Caribou.

C’est la responsabilité du gouvernement de concilier l’ensemble des préoccupations, des enjeux et des impacts, afin qu’il puisse s’assurer de prendre les bonnes décisions pour notre société. Le sort de nos travailleurs, de nos entrepreneurs, de même que celui des citoyens de la Haute-Côte-Nord et du Saguenay est important et il doit être pris en compte, tout comme toutes les autres préoccupations.

C’est pourquoi nous accueillons avec soulagement l’annonce de cette commission qui permettra à toutes les parties concernées de se faire entendre.

Nous nous ferons un devoir d’y participer, tout comme nous nous ferons un devoir de continuer notre mission de mettre en valeur la ressource ligneuse de manière durable, responsable et dans une vision à long terme, pour le mieux-être de nos travailleurs, de nos entrepreneurs, des citoyens de toutes les communautés de notre milieu, de notre environnement, de nos enfants et des générations futures.

N’oublions jamais que le bois est le matériau le plus écologique pour construire les maisons dont nous avons tous besoin. Nous dépendons tous de la forêt.

Steeve St-Gelais, président

André Gilbert, directeur général