L’OMH logera du personnel infirmier étranger dès la fin de l’été

Par Marie-Eve Poulin 6:00 AM - 20 juillet 2022
Temps de lecture :

Guy Berthe, directeur du conseil d’administration de l’OMH voit l’arrivée des étudiants comme une manière de sécuriser les services de santé dans la région. Photo Alexandre Caputo

Les offices municipal d’habitation (OMH) de Sept-Îles et de Baie-Comeau logeront 44 futurs infirmiers, qui arriveront de l’étranger. Ceux-ci suivront une formation et recevront une allocation pour la durée de leurs études.

Ce sont 22 personnes qui s’installeront à Sept-Îles à la fin septembre, début octobre et une vingtaine d’autres à Baie-Comeau au début du mois de novembre.

Il s’agit d’une douzaine de logements à Sept-Îles et neuf à Baie-Comeau qui seront loués jusqu’au 30 juin 2023.

Les arrivants seront inscrits au cégep de leur région respective afin de compléter une attestation d’études collégiales (AEC) d’une durée d’environ 12 mois. Ils pourront aussi combiner les études et le travail en travaillant au CISSS de la Côte-Nord en tant que préposés aux bénéficiaires à raison de 20h par semaine.

«Par la suite, ils pourront agir comme stagiaire, puis comme CEPI (candidat à l’exercice de la profession infirmière) et ensuite comme infirmier », indique Pascal Paradis, conseiller en communication au CISSS de la Côte-Nord.

En février 2022, le ministère de l’Immigration avait annoncé un investissement de 65 M$ sur deux ans afin de recruter et intégrer des candidats à l’international pour aider à améliorer la situation causée par la pénurie de main-d’œuvre dans les hôpitaux.

Les candidats recevront un montant de 500$ par semaine pendant la durée de leurs études.

Les listes d’attente de l’OMH sont à zéro

Le président du conseil d’administration de l’OMH, Guy Berthe, ne comprend pas que de gens disent être à la rue ou n’arrivent pas à trouver un nouveau logement.

Du côté de l’OMH, les listes d’attente sont à zéro. Il rapporte que beaucoup de mesures ont été mises en place afin de faciliter l’accès aux logements.

Dans le but d’éviter que des gens soient à la rue, le gouvernement du Québec préparait un plan d’action depuis le printemps dernier.

« Pour le 1er juillet, à travers tout le Québec, il y avait un réseau avec la Société d’Habitation du Québec, que si des gens étaient à la rue, les OMH pouvaient faire des choses en cas d’urgence », explique M. Berthe.

« Ici, on a hébergé une famille qui était dans l’urgence, puis on a eu l’autorisation de Québec pour leur fournir un logement », ajoute-t-il.

De plus, des critères d’admissibilité ont été modifiés. Par exemple, il n’est plus nécessaire d’habiter la région pendant un an pour pouvoir faire une demande de logement à l’OMH.

Il est maintenant possible de louer un 4 et demie à une personne seule ou un 5 et demie pour deux personnes afin de s’assurer de mieux répondre aux besoins des gens.

Guy Berthe rapporte que la ministre Laforest a apporté deux grands changements aux critères des OMH.

Premièrement, peu importe les revenus, il est possible de louer un logement de l’OMH en payant 25% du revenu.

Deuxièmement, le revenu pour avoir accès un OMH à Sept-Îles est de 25 000 $ par année mais la ministre a autorisé l’augmentation à 30 000 $.

Malgré ces modifications, M. Berthe indique que personne n’est venu faire de demande.

« Ça fait des années que je me creuse la tête pour que les gens qui ont besoin de logement viennent dans nos logements », dit-il.

« On a fait construire un 60 logements (830 rue Doucet) pour les 3 et demi et 4 et demi parce qu’il n’y en avait pas de disponible à Sept-Îles », dit M. Berthe.

« On a réussi un tour de force avec le gouvernement parce qu’en théorie, on n’aurait pas eu d’argent. Si je n’avais pas été aussi acharné, il ne serait pas là cet édifice », ajoute-t-il.

Opération petite séduction

L’arrivée de travailleurs de la santé sera bénéfique pour la région, mais encore faut-il qu’ils veuillent rester. C’est pourquoi des acteurs de la région mettent en place «l’opération petite séduction».

Les ministères de la Santé et de l’Immigration sont allés faire du recrutement à l’étranger pour avoir du personnel infirmier pour les centres de santé au Québec.

Selon Guy Berthe, l’hôpital de Sept-Îles dépense des millions en fly-in fly-out pour du personnel infirmier.

« On ne construit rien pour la population septilienne avec le fly-in fly-out, donc d’avoir le potentiel d’avoir des gens qui viennent vivre ici, je trouve ça très intéressant », dit-il.

« C’est très avantageux pour nous d’avoir ces gens-là. C’est le potentiel d’avoir de nouvelles familles qui viennent donner des services essentiels à la population ça vient sécuriser une partie de l’emploi et des services de l’hôpital », ajoute-t-il.

Pour garder ces travailleurs dans la région, M. Berthe a demandé une table de concertation pour que tous les joueurs puissent se réunir autour d’une table et que tous fassent leur possible pour séduire ces gens pour qu’ils puissent s’établir à Sept-Îles. Les MRC et divers organismes de la région travailleront en équipe pour garder les travailleurs.

La Ville de Sept-Îles et de Port-Cartier ont créé un poste l’an dernier pour faire de la rétention et du recrutement.

« Nous on va travailler avec ces gens-là pour aider à intégrer les nouvelles personnes qui vont arriver à Sept-Îles », dit-il.

« Tout le monde a le désir de pouvoir accueillir de nouvelles familles, être capable d’avoir un bon tissage communautaire pour ces gens là et pour les Septiliens », conclut-il.

Partager cet article