Les conseillers municipaux de Pointe-Lebel se vident le coeur
À Pointe-Lebel, le conseiller Dany Lafontaine (à gauche) et le maire suppléant Gino Boucher ont largement expliqué les doléances du conseil municipal à l'égard du maire René Labrosse.
Les six conseillers municipaux de Pointe-Lebel ont fait le point sur leur relation très tendue avec le maire René Labrosse, en conférence de presse lundi soir. Ils se sont carrément vidé le coeur.
« On se lève aujourd’hui pour signifier une situation qui est inacceptable et intolérable pour les citoyens, les élus et le personnel administratif », a lancé d’entrée de jeu le maire suppléant, Gino Boucher.
Par la voix de M. Boucher, les conseillers ont affirmé d’abord vouloir se dissocier des « mauvais commentaires » du premier magistrat et ne pas avoir à porter la responsabilité de ses actes.
Ensuite, ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient de manipulation publique faite par le maire. « En effet, depuis l’élection de novembre 2021, M. le maire n’a jamais cessé de jeter de l’huile sur le feu, attisant la division et demandant la tutelle qui n’avait pas lieu d’être », a déploré Gino Boucher.
Enfin, les conseillers considèrent que René Labrosse ne fait pas son travail d’élu en brillant « constamment » par son absence dans les séances publiques ou encore les caucus.
« Les conseillers, on s’est rencontrés et on a dit que c’était des situations qui étaient inacceptables. M. le maire, quand il parle, il ne nous consulte pas. Il fait tout en catimini, il fait toutes ses choses tout seul. C’est pour ça que ce soir, les conseillers ont décidé de parler », a expliqué M. Boucher.
Il y a quelques semaines, par l’entremise de Dany Lafontaine, qui était alors maire suppléant, les conseillers ont officiellement demandé la démission de leur maire lors d’un caucus privé. « La dernière fois, on a mis le poing sur la table tout le monde et on lui a dit carrément : « Vous ne répondez jamais aux questions, on vous demande votre démission », a-t-il relaté.
Pour les conseillers, l’avenir de la municipalité passe par la démission du maire Labrosse et l’élection d’un nouveau maire qui va travailler en équipe.
Le maire réagit
Le maire René Labrosse n’aura pas à démissionner, comme le lui demandent les conseillers. Dans les faits, il sera démis de ses fonctions par la force des choses puisqu’il a décidé de ne pas contester une action en inhabilité intentée contre lui en Cour supérieure par la Commission municipale du Québec. Elle considère qu’il n’aurait pas respecté l’obligation d’avoir résidé au moins 12 mois dans la localité pour poser sa candidature.
Même s’il dit avoir obtenu l’automne dernier un avis juridique écrit confirmant son habilité à se porter candidat à la mairie, M. Labrosse n’a pas le goût de se défendre en raison du « dysfonctionnement » au sein du conseil municipal. « J’étais légitimé là-dedans, mais j’ai bien mentionné à la commission que j’étais sur le point de démission de toute façon. J’ai dit oui, je suis d’accord avec la procédure, faites-là, car ça va mettre fin à mon mandat. Ça m’a libéré de ce côté-là. C’est un soulagement », a-t-il expliqué mardi.
L’élu a aussi rappelé qu’en choisissant de ne pas se défendre, il fait économiser des dizaines de milliers de dollars aux contribuables de Pointe-Lebel. « Je suis convaincu à 100 % que j’aurais gagné. J’étais tout conforme, selon la loi. Je pense que c’est un coup politique », a-t-il conclu.
L’appel du rôle provisoire en Cour supérieure dans le dossier de l’action en inhabilité est prévu le 17 août à 13 h 30.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.