Aide médicale à mourir : La Vallée des Roseaux n’aura pas le choix de respecter la loi

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 17 février 2023
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Président du conseil d’administration de La Vallée des Roseaux, Dany Belzile assure que des règles très strictes et des protocoles seront mis en place pour encadrer l’aide médicale à mourir.

Si le projet de loi 11 sur l’élargissement de l’aide médicale à mourir (AMM) est adopté tel quel, La Vallée des Roseaux à Baie-Comeau devra se résoudre à l’offrir. Contrairement à sa position bien tranchée du printemps 2022 contre cette obligation, le président de son conseil d’administration, Dany Belzile, apporte aujourd’hui quelques bémols.

Faut-il rappeler que jeudi, la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, a déposé le projet de loi qui, entre autres choses, interdira aux hôpitaux et aux maisons de soins palliatifs d’exclure l’AMM de leur offre de soins.

Or, en mai dernier, M. Belzile, qui est à la barre du conseil d’administration de La Vallée des Roseaux depuis près d’un quart de siècle, s’était dit en désaccord total avec une éventuelle obligation et envisageait même quitter son poste si l’obligation se concrétisait, dans une entrevue au journal Le Manic

« J’ai beaucoup évolué dans tout ça. Certains événements m’ont fait réfléchir », admet maintenant le président. Il ne croit pas que quitter la présidence de cet organisme si cher à son coeur, parce qu’il est contre le principe de l’AMM, serait une bonne chose.

D’emblée, M. Belzile insiste sur le fait que La Vallée des Roseaux demeurera toujours une maison de soins palliatifs. Un sondage effectué auprès du personnel a aussi démontré une certaine ouverture à l’AMM, mais il ne veut pas que la maison devienne un mouroir.

Des règles strictes

« Il faudra établir des règles très strictes et s’assurer que les protocoles soient respectés », a insisté M. Belzile. Le projet de loi oblige d’ailleurs chaque établissement à adopter une politique portant sur les soins de fin de vie.

Le conseil d’administration, qui a justement discuté du sujet à sa dernière séance, songe aussi à lancer une campagne d’information pour renseigner les gens sur ce que sont les soins palliatifs, la sédation palliative et l’aide médicale à mourir.

Le président est bien conscient que même s’il ruait dans les brancards contre l’arrivée de l’AMM à La Vallée des Roseaux, ce serait inutile si une loi la rend obligatoire.

« Est-ce qu’on n’est pas mieux d’être des gardiens de tout ça et de s’assurer que les protocoles sont respectés? », questionne-t-il. Poser la question c’est y répondre, comme le veut l’expression consacrée.

Le budget annuel de la maison de soins palliatifs oscille autour de 1,7 M$, dont la moitié provient des dons de la population.

Actuellement, à peine 5 maisons de soins palliatifs au Québec ne permettent pas l’AMM tandis que 25 y souscrivent et 5 sont en processus de transition ou en réflexion.

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