Six luttes à finir pour la condition féminine

Par Marie-Eve Poulin 6:00 AM - 8 mars 2023
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En ce jour de la femme, prenons le temps de nous arrêter sur les luttes qui sont encore à livrer pour la condition féminine. Bien que nombreuses, six d’entre elles retiennent notre attention : la place des femmes dans les milieux de travail, l’iniquité salariale, la conciliation travail-famille-études, les violences sexuelles, le droit à l’avortement et les féminicides.

La vie des femmes s’est grandement améliorée grâce aux nombreuses luttes menées au fil du temps. Pensons au droit de vote, à la place de la femme dans le couple et la famille, les femmes au pouvoir, la création de nombreux organismes d’aide, la contraception, les lois en matière d’agression sexuelle, etc.

Malgré tout, de nombreux combats sont encore à livrer.

Le salaire et les conditions de travail des métiers « féminins », la notion de vie maritale de la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles, le consentement sexuel, l’adoption pour les couples homosexuels, etc.

De nouveaux défis se sont même ajoutés dans la société. Les réseaux sociaux, qui sont de plus en plus présents dans nos vies, exposent les femmes à de nouvelles problématiques. Certaines reçoivent des photos explicites non sollicitées d’hommes, d’autres ont été victimes de photographies prises sous leur jupe dans des lieux publics, ou encore, sont victimes de photos intimes d’elles qui circulent, ou menacent de circuler.

Les femmes au travail

Rappelons que les femmes gagnent un salaire plus faible que les hommes, si l’on compare heure pour heure.

« Si l’on ajoute à cela que les femmes travaillent moins d’heures dans une semaine et que ce sont encore elles qui s’absentent pour les obligations familiales, cela veut dire qu’elles gagnent encore moins que les hommes », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La Loi sur l’équité salariale dans les années 90 a été un énorme gain.

Deux autres programmes ont donné un gros coup de pouce aux femmes. Celui des CPE à tarif unique et le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP).

« Non seulement ça a augmenté la présence des femmes sur le marché du travail, cela a même augmenté le produit intérieur brut (PIB) du Québec. Ce n’est pas rien ça ! », dit-elle.

Gains bénéfiques pour tous

Mme Senneville croit qu’il faut constater les gains qui ont été faits, mais que cela n’empêche pas de voir ce qu’il reste à faire.

« La moitié de l’humanité est composée de femmes. Alors, améliorer le sort de la moitié de l’humanité ça ne peut qu’améliorer le sort de tout le monde », dit-elle.

Par exemple, l’adaptation de poste de travail pour les filles a soudainement amélioré les conditions des hommes.

« Ils ont moins de tours de rein, moins de problèmes musculosquelettiques, parce qu’eux autres aussi en bénéficient », dit-elle.

« C’est un exemple frappant de comment faire avancer le droit des femmes, ça aide tout le monde », ajoute-t-elle.

Mme Senneville soulève aussi l’arrivée des congés parentaux.

« Il y a même les congés de paternité! On reconnaît l’importance d’un père dans la société, un père dans une famille. En tant que société, on veut se donner les moyens pour privilégier ça. Je ne connais pas beaucoup de gars qui voudraient retourner en arrière et avoir comme seul congé le jour de l’accouchement », dit-elle.

Elle conclut en affirmant que les droits des femmes sont des droits humains. Au final, tout le monde en bénéficie.

Le salaire en chiffres

  • Parmi les employés âgés de 25 à 54 ans, l’écart salarial entre les sexes a diminué de 7,7%, pour s’établir à 11,1 % de 1998 à 2021.
  • En 2018, les femmes, gagnaient en moyenne 4,13$/h de moins que les hommes, ce qui représente 87 cents pour chaque dollar gagné par les hommes. En 2021, on parle plutôt de 3,79$/h soit 0,89$.
  • De 1998 à 2021, le salaire horaire moyen des femmes a augmenté de 28,6 %, soit plus rapidement que celui des hommes qui s’est accru de 17,4 %.
    *Source :Statistiques Canada

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