La Résidence Saint-Joseph de Pointe-aux-Outardes dans l’obligation de fermer

La Résidence Saint-Joseph de Pointe-aux-Outardes se dit actuellement « plus pauvre que ses résidents ». Sans nouvelle subvention, l’établissement mettra la clé sous la porte le 15 mai et les résidents seront à la rue, déplore Louka Tremblay, un intervenant dans la structure.

La résidence manque de fonds pour assurer l’hébergement des personnes en situation de précarité. Ce sont sept résidents qui se retrouveraient dehors si une solution n’est pas trouvée d’ici là. Dès aujourd’hui, l’établissement ne peut plus se permettre d’accueillir les personnes dans le besoin.

Une situation alarmante

Déjà menacé financièrement depuis plusieurs années, l’organisme demandait d’être reconnu par le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) en 2021. C’était chose faite, mais l’établissement n’a reçu que 71 000 $ pour cette année. En comparaison, le second organisme de ce type le moins bien subventionné, Point de rencontre, reçoit 293 000 $ pour 2023.

À ce sujet, Nancy Levesque, coordinatrice de l’établissement, est assez confuse : « Tous les autres organismes en hébergement nous sollicitent aussi, ce qui est un peu contradictoire, car on est quatre fois moins financés qu’eux. »

Face à cette pression sur ses finances, la résidence s’est retrouvée contrainte d’éteindre le chauffage ces deux dernières semaines. Les salariés sont mis à pied, les résidents subissent des coupures alimentaires et l’établissement n’est même plus capable de payer les déductions à la source par rapport aux salaires.

Le besoin urgent de subventions

Malgré les efforts d’adaptation du personnel, la Résidence Saint-Joseph de Pointe-aux-Outardes demande un nouveau coup de pouce pour subvenir aux besoins des résidents.

Depuis mars dernier, la Résidence Saint-Joseph attend les nouvelles aides qu’on lui avait promises au moment des élections provinciales. L’établissement désespère de recevoir une réponse concrète qui pourrait garantir la survie de la résidence.

Alors que l’organisme subvient aux besoins de l’ensemble de la Côte-Nord, la mairie de Baie-Comeau avait déjà annoncé qu’elle ne pouvait pas s’en mêler. Quant à celle de Pointe-aux-Outardes, elle n’a pas les moyens d’aider la résidence, selon Mme Levesque.

Pour retrouver un équilibre financier, l’établissement pourrait accepter d’ouvrir des services en lien avec la santé mentale. Malheureusement, les subventions ne viennent pas.

Louka Tremblay, intervenant dans l’organisme, affirme : « C’est toujours plus, avec toujours moins. » Convaincu, il ajoute que « faire tourner une résidence comme celle-ci, cela coûte beaucoup moins cher que le système de santé ». La survie de la résidence reste donc primordiale.

Une possible échappatoire

Une rencontre d’élus se tiendra mardi avec la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, et le député de René Lévesque, Yves Montigny. Avec ce rendez-vous, la Résidence Saint-Joseph de Pointe-aux-Outardes espère obtenir les subventions dont elle a besoin.