Cyclo Tour de la sclérose en plaques du 19 août : pourquoi j’y serai!

Par Réjean Porlier 5:30 AM - 18 août 2023
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Des personnes importantes du Cyclo Tour SP 2023 et de la cause, Caroline Desrosiers, Annabelle Céré (présidente CA SP Canada – Côte-Nord), le président d’honneur Réjean Porlier, Claire Perron (membre du CA) et Geneau Gagnon (vice-président du CA).

D’un point de vue strictement personnel, la vie est une fatalité, du moins je ne connais personne qui ait choisi de venir au monde. Mais dépendamment de ce qu’elle nous réserve, on pourra dire qu’elle a été agréable ou désastreuse, bonne, mémorable, simplement ordinaire, trop courte ou même trop longue alors qu’on aura parfois eu l’impression qu’elle s’acharnait sur nous. Bref, un roman pour les uns, un chemin de croix pour les autres, mais rarement un long fleuve tranquille.

J’ai une pensée particulière pour ces enfants de la guerre qui auront l’impression que la vie n’avait rien d’autre à offrir que ces champs de bataille meurtriers d’où ils ne sortiront peut-être jamais. La vie, c’est aussi ce paradoxe insensé qui nous amène à croire que notre bonheur bien mérité est dans une autre dimension, déconnecté de ces autres réalités dont on nous protège continuellement et dès le jeune âge. Comme si chacun avait ce qu’il mérite, une vue de l’esprit tout au plus. L’effort a de grandes vertus, n’en doutons pas et s’il aide à traverser certaines épreuves ou simplement améliorer notre qualité de vie, il a peu d’emprise sur les obstacles semés tout au long du parcours.

La maladie fait partie de ces obstacles. Difficile de ne pas penser à toutes ces personnes dont la vie bascule en un clin d’œil alors que le diagnostic tombe et les afflige d’une maladie grave, parfois dégénérative. Ce qui me vient à l’esprit, c’est le visage de notre amie Josée qui un jour qu’elle en avait assez, choisissait de demander l’aide médicale à mourir. Un autre paradoxe de la vie, mais combien signifiant. Une femme que nous avons côtoyée, tellement active, souriante, même dans l’épreuve, courageuse et généreuse, alors que son corps l’abandonnait.

Je revois Josée, jadis une nageuse impressionnante, se retrouver sur un triporteur, rouler jusqu’au quai avec ses gréments de pêches tout emmêlés, alors que le vent s’en donnait à cœur joie pour lui rendre la vie encore plus difficile. Elle en riait, bien décidée à tâter le maquereau. Ce vent chaud sur ses joues et l’air salin du large étaient sans doute ce qu’elle tenait à emporter avec elle, trésor d’innombrables souvenirs heureux.

La sclérose en plaques, cette maladie pernicieuse qui débarque dans une vie pour y demeurer, aura eu raison de sa santé, mais pas de son esprit. Josée aura choisi de partir dignement, parce que nos gouvernements ont compris l’importance de pouvoir le faire et je les en remercie.

Le 19 août prochain, je sauterai sur mon vélo et chaque tour de pédalier aura une signification particulière parce qu’il me rapprochera un peu plus de Josée et de tous ces gens dont il faut prendre soin, chacun à notre manière; tantôt en donnant des soins, tantôt en accompagnant ou même en pédalant pour la cause et je ne peux qu’espérer que nous serons nombreux à le faire.

Récemment, j’apprenais qu’un de mes cousins venait de recevoir le diagnostic et qu’il aurait à composer avec cette maladie. J’espère que la recherche fera des avancées importantes dans les prochains mois et les prochaines années et permettra aux personnes atteintes de conserver une bonne qualité de vie, parce que la vie c’est aussi ça, prendre soin des autres!

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