La Résidence Saint-Joseph garde espoir

Par Anne-Sophie Paquet-T. 8:00 AM - 27 août 2023
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La Résidence Saint-Joseph de Pointe-aux-Outardes peut accueillir six résidents à la fois par manque de financement. Photo Johannie Michaud Gaudreault

La Résidence Saint-Joseph de Pointe-aux-Outardes, connue pour venir en aide aux personnes en situation d’itinérance, garde espoir de trouver du financement. Malgré tout, elle est fière de sa dernière année marquée par une fermeture évitée et des données encourageantes. 

Toujours victime d’un stress financier, la Résidence Saint-Joseph retient le meilleur de cette année tumultueuse. Des statistiques encourageantes pour l’année 2022 ont été enregistrées par le conseil d’administration, selon le bilan publié en juillet.

Plus de 7 000 repas ont été offerts, 75 % des personnes hébergées ont trouvé un logement, 28 personnes ont profité du service de déménagement et 29 % des bénéficiaires ont fait un retour sur le marché du travail.

« On se fait des plans afin de trouver des solutions pour aller chercher du financement, on travaille fort », explique Nancy Lévesque, coordonnatrice de l’établissement.

Le CA est en attente de réponses d’aide financière, des sommes importantes qui pourraient résonner avec la survie de l’établissement. Ces réponses seront dévoilées cet automne. 

La Résidence Saint-Joseph, qui aide plusieurs personnes qui n’ont pas d’adresse fixe, détient 15 places. La réalité financière de l’établissement ne permet toutefois pas d’accueillir 15 personnes à la fois.

« Nous avons toujours eu 15 places pour les résidents, mais au point de vue financier, nous pouvons en accueillir seulement six à la fois. Nous ne pouvons malheureusement pas nourrir 15 personnes en même temps », se désole Mme Lévesque.

Annuellement, pour rouler à pleine capacité, l’établissement d’accueil aurait besoin d’une subvention de 225 000 $ renouvelable.

Il est à rappeler que la résidence de Pointe-aux-Outardes n’exige aucune contribution financière aux résidents. Les subventions sont donc des sources de revenus vitales pour l’organisme.

Depuis cette année, un atelier de menuiserie a été instauré permettant la réinsertion sociale et la fabrication de produits de bois personnalisés à vendre à la communauté. Il s’agit d’une activité de financement destinée à la survie de l’établissement. 

L’itinérance sur la Côte-Nord, moins visible qu’ailleurs

Les établissements accueillant les personnes en situation d’itinérance sont peu nombreux sur le territoire de la Côte-Nord. Ils sont seulement deux à pouvoir héberger à plus long terme les personnes sans domicile fixe.

Doris Nadeau a fondé l’organisme Le Transit de Sept-Îles en 2004, une maison d’hébergement similaire à la résidence Saint-Joseph. « Il n’y a pas vraiment d’autres hébergements pour ce qui est de l’itinérance ou des problématiques associées à l’itinérance comme la santé mentale ou les dépendances », précise-t-il. 

L’énergie consacrée à demander de l’aide financière a été ardue, comme l’explique l’ancien directeur général. « Nous, ç’a pris du temps avant que les sous viennent, au moins pendant 10 ans de temps à arriver à mettre les deux bouts ensemble. On a été obligé de se battre et de faire beaucoup d’activités de financement. » 

Des statistiques sur le nombre de personnes en situation d’itinérance sur la Côte-Nord seront rendues publiques cet automne.

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