Lors de son passage à Baie-Comeau le 7 septembre, la députée de Québec Solidaire, Ruba Ghazal, s’est prononcée sur les enjeux féministes importants de la région.
Tout ce qui concerne les femmes en matière de santé préoccupe énormément Mme Ghazal, qui a rencontré le Regroupement des femmes de Baie-Comeau. « On parle de tous les suivis de grossesse et l’obstétrique. Il y a des endroits où on ne peut juste pas accoucher. Il faut quitter et aller plus loin », remarque-t-elle.
« Il y a aussi une iniquité territoriale, c’est-à-dire que les femmes à Montréal ou ailleurs ont plus de droits sur le choix de ne pas accoucher dans un hôpital, mais dans une maison de naissance avec des sages-femmes. Les femmes sur la Côte-Nord ne peuvent pas faire ce choix », poursuit la députée.
Cette dernière se prononce aussi sur le droit à l’avortement : « Si les jeunes femmes aussi veulent avoir accès à l’avortement de manière confidentielle, c’est difficile. J’avais l’intuition que [l’enjeu] existait, mais ça m’est confirmé par le Regroupement des femmes, ici dans la région », explique Ruba Ghazal.
« Je vais avoir une rencontre avec la ministre Martine Biron qui veut légiférer sur le droit à l’avortement. Les organismes de femmes disent que ce n’est peut-être pas une bonne idée. Peut-être que ce dont on a besoin […] pour protéger le droit à l’avortement, ce n’est pas de faire une loi, mais c’est plutôt de donner accès réellement à l’avortement », enchaîne-t-elle.
Crise du logement
« La crise du logement, elle est partout et ici, elle est criante », déclare Ruba Ghazal, après avoir rencontré la Table régionale des organismes communautaires de la Côte-Nord. « Il y a une crise nationale et ils me l’ont confirmé », affirme la députée.
Pour elle, le gouvernement doit s’y pencher davantage : « Ce n’est pas ce dans quoi on a investi. Il y a des maisons pour les travailleurs avec, par exemple, le fly in fly out, ce qui fait que ça enlève aussi l’accès à la propriété. »
« C’est aussi une priorité pour Québec Solidaire. Pour la session qui s’en vient, c’est l’habitation de façon générale, incluant l’accès à la propriété et le logement locatif pour tous les types de ménage », indique-t-elle.
Cette dernière souhaite aussi faire comprendre que les enjeux qu’elle constate dans chaque région seront pris en compte au sein de son parti. « C’est Québec Solidaire qui se déplace quand un député se déplace », rapporte-t-elle.
Faire des gains en région
« Ce n’est pas qu’on n’existe pas dans les régions. On existe, on est là », déclare celle qui effectue sa tournée du Québec et qui fait escale sur la Côte-Nord, en compagnie d’Audrey Givern-Héroux, ancienne candidate de Québec Solidaire dans René-Lévesque.
« Audrey, qui est une excellente ambassadrice de la Côte-Nord », s’exclame Mme Ghazal.
« Pour qu’on puisse progresser à Québec Solidaire et nous développer, on a nos yeux et nos oreilles en attendant d’avoir nos députés », mentionne Ruba Ghazal. « Mais c’est fondamental de se déplacer, d’entendre la réalité et de voir comment ça se passe », poursuit-elle. La députée concède que son rôle ne se tient pas seulement à « juste faire le travail à l’Assemblée nationale », mais qu’il est « aussi important d’être sur le terrain ».
Près d’un an à la suite de l’élection, à laquelle Québec Solidaire a perdu beaucoup de votes, Ruba Ghazal affirme : « On a baissé. Ça n’a pas été un effondrement, on a maintenu notre base de façon globale. Mais, dans les endroits un peu plus éloignés des centres urbains, on a vu une baisse. »
C’est pourquoi cette dernière rappelle l’importance pour ses collègues députés de sortir de leur zone de confort. « On doit aller ailleurs. Par exemple, chez les travailleurs et travailleuses dans les industries ou dans les usines », indique-t-elle.
Changement
Audrey Givern-Héroux se dit confiante de la place que Québec Solidaire peut prendre sur la Côte-Nord. « Je pense que c’est une des belles choses qui ressort de la campagne. Non, on n’a pas fait les chiffres qu’on voulait, on est un peu emporté par le raz-de-marée de la CAQ. Les gens voulaient essayer autre chose et c’est justement ça. Vu que les gens voulaient essayer autre chose, la porte est ouverte », déclare-t-elle.
« À partir de là, notre travail, c’est de se faire connaître », poursuit la militante. Pour Mme Ghazal, les régions pourraient bénéficier d’un autre changement : « Souvent, la CAQ dit : “Je suis le parti des régions”. Mais, ils ont une obsession de tout centraliser. On le voit en santé avec la réforme Dubé. »
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