Les producteurs agricoles veulent se faire entendre auprès des élus provinciaux

Par Johannie Gaudreault 4:00 PM - 12 octobre 2023
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Le président de la Fédération de l’UPA Capitale-Nationale Côte-Nord, Yves Laurencelle. Photo courtoisie

À la suite de la présentation de chiffres alarmants en avril concernant la pérennité des entreprises agricoles, les Unions des producteurs agricoles (UPA) locales et la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale-Côte-Nord interpellent les élus provinciaux. Selon elles, les programmes gouvernementaux ne répondent plus aux besoins des agriculteurs.

En avril, un sondage fort inquiétant dévoilé par l’UPA soutenait qu’une ferme sur dix ne réussit pas à remplir ses obligations financières et devra mettre la clé dans la porte si les aides ne sont pas au rendez-vous.

« Les hausses successives des taux d’intérêt, la hausse fulgurante des carburants et la période estivale empreinte d’intempéries météorologiques causant des pertes majeures dans plusieurs productions nous portent à croire que nous faisons face à un point de non-retour en agriculture au Québec “, lance d’entrée de jeu le président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-NationaleCôte-Nord, Yves Laurencelle.

Selon ce dernier, les régions périphériques comme la Capitale-Nationale et la Côte-Nord subissent encore plus durement ces répercussions financières.

” Les différents représentants de l’UPA ont sollicité des rencontres avec les parlementaires québécois pour les sensibiliser à notre réalité. Maintenant, ceux-ci doivent répondre présents et bonifier les aides autant via la Financière agricole du Québec (FADQ) que les aides provenant du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) “, renchérit M. Laurencelle espérant que ” des pressions importantes ” soient faites auprès du ministre.

Une pluralité de législateurs a été rencontrée entre les mois d’avril et septembre. Encore à ce jour, le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, demeure à rencontrer puisque ” plusieurs dossiers de la région restent sans réponse de la part du gouvernement “, selon l’organisation.

Plusieurs sujets ont été discutés en plus des difficultés financières des entreprises, des programmes mal adaptés aux régions périphériques et de l’absence d’aide du gouvernement.

On note notamment les consultations concernant la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, l’enclavement de la région de la Côte-Nord ainsi que les limitations de charge du pont de l’Île d’Orléans qui causent des augmentations majeures de coûts pour les producteurs insulaires.

Les résultats inquiétants du sondage, dont 20 % des producteurs des régions de la Capitale-Nationale et de la Côte-Nord ont répondu, ont aussi fait l’objet des discussions.

« Les représentants rencontrés des circonscriptions de notre territoire sont informés de nos difficultés et je crois qu’ils comprennent mieux nos enjeux. Les sujets étaient nombreux, mais essentiels et les élus nous ont laissé le temps de résumer nos dossiers et il importe de les remercier “, a divulgué Yves Laurencelle.

Le président garantit qu’au cours des prochaines semaines, les administrateurs des UPA et de la Fédération continueront à faire pression ” parce qu’il y a urgence d’agir “.

On observe une augmentation de 35 % des faillites des entreprises agricoles de janvier à juillet 2023 comparativement à l’an passé au Québec, selon Yves Laurencelle.

” Le premier ministre souhaite faire de la filière batterie son héritage pour les générations futures. Je considère que son ministre de l’Agriculture devrait travailler pour que son héritage soit que les fermes familiales perdurent dans nos régions afin d’assurer la vitalité sociale et économique de celles-ci. Malheureusement, l’agriculture est sous pression plus que jamais au Québec », a martelé le président.

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