Salle Léopold-Arsenault : un partenariat de plus de 60 ans n’est plus 

Par Anne-Sophie Paquet-T. 12:04 PM - 31 octobre 2023
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M. Maurice Dignard et M. Reginald Caron sont impliqués auprès du Club d’haltérophilie de Baie-Comeau depuis des décennies. Photo Anne-Sophie Paquet-T

La salle Léopold-Arsenault du centre Henry-Leonard changera de vocation en juillet 2024. En effet, après un partenariat d’au moins 60 ans, la Ville de Baie-Comeau se dissocie du Club d’haltérophilie de Baie-Comeau afin d’y loger la Maison des jeunes La Relève du secteur Marquette. Une décision qui laisse un goût amer pour certains. 

« Je n’ai jamais vu ça de ma vie une dissociation aussi drastique », raconte le président du Club d’haltérophilie de Baie-Comeau, Maurice Dignard, rencontré par Le Manic à la salle Léopold-Arsenault, accompagné du vice-président, Reginald Caron. 

Il y a trois semaines, le président du CA et Alain Lafontaine, trésorier, ont été rencontrés par Carl Prévéreault, directeur du Service de la culture et des loisirs de la Ville de Baie-Comeau, pour leur annoncer la fin de ce partenariat pour des raisons monétaires.

La Ville économisera 20 000 $ et cette initiative est en lien avec le plan d’optimisation des bâtiments sportifs et culturels municipaux.

« J’ai été vraiment surpris parce qu’il y a deux ans, nous avons eu une rencontre pour trouver des solutions pour la sécurité des membres du gym. Depuis un an, un nouveau système à puce a été installé pour savoir qui entre dans le gym et qui en sort, et ce, à tout moment », précise M. Dignard expliquant que ce système a coûté 4 500 $ à l’organisme sans aide financière municipale. 

MM. Dignard et Caron ont demandé une rencontre avec le maire Michel Desbiens à la suite de cette annonce afin d’envisager des options. Selon les deux hommes, il n’y avait aucune solution proposée pour leur organisme.

« On a senti que c’était un règlement comptes parce que c’était définitif et extrêmement fermé comme discussion », exprime M. Caron. « Nous, nous n’avons eu aucune consultation avant cette décision », se désole le bénévole.

Lorsque les deux hommes ont demandé de trouver des solutions pour la survie de l’organisme et la possibilité d’en trouver pour que les deux partis soient gagnants, le maire aurait répondu que le Club d’haltérophilie de Baie-Comeau n’avait plus sa place et qu’il n’était pas dans les plans de la Ville, selon leurs dires.

« Notre conseil d’administration est composé de personnes bénévoles qui ont à cœur la santé de la population. Nous avons en moyenne 70 à 80 ans », précise M. Dignard, qui est expérimenté en haltérophilie, dynamophilie et culturisme tout comme M. Caron.

« J’ai commencé à m’entraîner à l’âge de 15 ans au deuxième étage de l’ancien centre récréatif et j’en ai 75 aujourd’hui », précise le vice-président ajoutant que le club a toujours existé en partenariat avec la Ville de Baie-Comeau.

« Le club a toujours existé en deux volets, le premier pour le sport de force et le deuxième pour le conditionnement physique », ont précisé les bénévoles de longue date.

Prêt à tripler le prix du loyer 

Les deux bénévoles du Club d’haltérophilie ont même proposé de passer de 5 000 $ à 15 000 $ par année pour la somme du loyer et de continuer à absorber tous les frais de réparations et équipements comme c’était déjà entendu.

Sachant que l’économie était de 20 000 $ par année pour la Ville de Baie-Comeau, cette proposition a été rejetée par M. Desbiens.

« Je ne comprends pas pourquoi ils n’acceptent pas notre offre. En amenant les jeunes ici, dans un local où la ventilation est déficiente et où il n’y a pas de fenêtre, ça va leur coûter beaucoup plus cher que 5 000 $ par année », se questionne M. Dignard.

L’organisme sportif, qui se gère financièrement, a aussi les moyens de remettre des dons aux autres organismes par le biais d’équipements et de financement grâce à ses 140 membres.

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