Histoire vraie | Agression, peur et honte : Un Baie-Comois victime d’une agression

Par Anne-Sophie Paquet-T. 4:00 PM - 25 janvier 2024
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« J’ai eu la chance de répondre à mon agression. »

Benoit* se fait intercepter par trois individus. Recevant plusieurs coups de poing, l’incompréhension s’installe. Le doute plane. Le besoin de se défendre prend toute la place. Ce seront les agresseurs qui goûteront à leur propre médecine.

Le Baie-Comois veut rendre service à une amie qui n’a pas le temps d’aller promener son chiot, Benoit se propose. Pendant sa promenade, il se retrouve dans un secteur boisé de Longueuil.

C’est à ce moment que les évènements violents surviennent. Sans s’y attendre, il se fait attaquer par trois jeunes individus, dont un mineur.

Cette information, c’est des mois plus tard que Benoit l’apprendra.

Surpris. « L’agression s’est passée en un clignement d’yeux », confie la victime de 38 ans.

« Je vais bien, mais il y avait un mineur », insiste Benoit.

« Malheureusement, j’ai eu de meilleures mains que mes agresseurs », ajoute-t-il du même souffle.

Il avoue que c’est son « instinct » qui a mené la suite, une force insoupçonnée.

Peur. « Ma crainte est en lien avec mon rôle, un adulte, qui s’est défendu auprès d’un mineur », lance avec gêne Benoit. « C’est ça qui vient me shaker un peu », poursuit-il nerveusement.

Benoit, évoque que les deux adultes agresseurs « savaient ce qu’ils faisaient », faisant référence à un possible plan d’attaque de ses assaillants. 

Honte. « J’ai une crainte que cette histoire tourne à l’envers et que je passe pour l’agresseur, c’est ce qui me fait le plus peur », lance Benoit. 

Sachant que des dizaines de rumeurs et ouï-dire ont circulé dernièrement, le Baie-Comois désire démontrer sa bonne foi. « Mon but de faire un premier pas dans les médias est motivé par un sentiment de honte. »

Cette honte, Benoit la conserve depuis les évènements. Depuis des années.  

Le système judiciaire encore plus traumatisant

Les trois agresseurs ont filmé la scène, qui a pu être diffusée en preuve lors du procès, lequel est déjà conclu au moment d’écrire ces lignes.

« Aujourd’hui, je ne peux pas dire toute la vérité », témoigne Benoit qui connaît les sentences de ses bourreaux.

Il est tenu au silence par des ententes du processus judiciaire. « Je connais le jugement, mais je dois attendre avant de parler », glisse Benoit.

Émotivement difficile pour l’homme de 38 ans, l’expérience judiciaire a laissé des traces indélébiles à coup de contre-interrogatoires accusatoires.

« Quand les démarches judiciaires ont embarqué, que l’âge des agresseurs ait été dévoilé, c’était plus la même game pour moi ».

Benoit se rappelle des heures passées à la cour à se faire talonner parsemées de culpabilité et d’incompréhension.

« Je ne pensais pas que la justice était d’même ».

Toute cette stratégie a eu des impacts destructeurs aux sentiments de Benoit. Mais à quel prix ? Pour tenter de réduire les peines des malfaiteurs en a conclu la victime. 

« Suis-je une mauvaise personne de m’avoir défendu ? » s’interroge encore à ce jour Benoit.

Une suite…

Portant quelques marques physiques, et ce, de façon permanente sur ses mains, Benoit reste convaincu d’être la personne avec le moins de séquelles dans cette malheureuse histoire. Histoire dont il n’a pas choisi d’y interpréter un rôle principal.

À cause du manque de transparence qu’il se doit de porter pour des raisons judiciaires, Benoit a promis de raconter ce terrible drame dans son entièreté, à visage découvert, au moment où l’agresseur mineur aura atteint sa majorité. 

* Pour préserver l’identité de la victime, nous avons utilisé le prénom fictif de Benoit.

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